Au Soudan, les citoyens sont privés de revenus

Des Soudanais devant une succursale de la Banque centrale du Soudan, dans la ville de Gedaref, dans l'est du pays, le 9 juillet 2023. De nombreux fonctionnaires soudanais continuent de travailler sans salaire depuis que l'armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide ont pris les armes contre l'un l'autre.   - Credit:- / AFP
Des Soudanais devant une succursale de la Banque centrale du Soudan, dans la ville de Gedaref, dans l'est du pays, le 9 juillet 2023. De nombreux fonctionnaires soudanais continuent de travailler sans salaire depuis que l'armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide ont pris les armes contre l'un l'autre. - Credit:- / AFP

Son dernier salaire, Razan Badr l'a perçu fin mars. Cette assistante pédagogique dans une école privée de Khartoum a pourtant travaillé jusqu'au 15 avril, date des premiers échanges de tirs entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide (FSR) – une milice conçue sous la dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir et devenue au moins aussi puissante que les troupes régulières.

« À tour de rôle, avec d’autres employés, nous avons essayé de contacter la direction. Mais les responsables ont éteint leur téléphone et sont partis à l’étranger. Ils finiront bien par nous payer mais nous ne savons pas quand, peut-être dans deux ou trois ans… », pose la jeune femme, résignée. Fonctionnaires ou travailleurs du secteur privé, la plupart des Soudanais sont désormais privés de revenus. Dans le même temps, la guerre continue de faire des victimes. Selon un bilan provisoire, l’ONG Acled (Armed Conflict Location & Event Data) en recense près de 5 000 en quatre mois.

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