Au Salon de l’agriculture, les chameaux remplaceront-ils un jour les vaches ?

ANIMAUX - Au Salon de l’agriculture, on s’attend à entendre les meuglements des vaches, mais beaucoup moins les blatèrements des chameaux. Pourtant, au pavillon numéro 5, Julien Job, propriétaire du plus grand élevage de camélidés en France, situé à Feignies (Hauts-de-France), fait découvrir aux curieux ses trois chamelles et son dromadaire Melchior. Servent-ils aux balades à dos de chameaux ? Point du tout, Julien élève des bêtes du désert pour leur lait, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Celui qui travaillait avant pour des zoos a ouvert sa Camélerie « il y a une dizaine d’années, et très vite l’élevage s’est agrandi et aujourd’hui nous avons 80 chameaux », raconte-t-il au HuffPost lorsque nous l’avons rencontré mardi 27 février. Désormais, ses 40 chamelles « laitières » lui donnent jusqu’à 5 litres de lait par jour, qu’il vend en bouteille ou qu’il transforme en fromage, ou encore en cosmétiques.

Insuline et lanoline

Tout en caressant Melchior, son dromadaire qui a notamment tourné dans le film Momo, Julien Job vante les bienfaits de cet or blanc : « il est idéal pour les personnes intolérantes au lactose. Il est faible en matière grasse, il contient plein de fer, de vitamines, mais aussi de l’insuline qui permet de réguler le diabète », assure-t-il. Yann, soignant animalier qui travaille à ses côtés à la Camélierie complète : « le lait est aussi très intéressant pour la peau, il contient de la lanoline qui permet de réhydrater en profondeur ».

Mais toutes ces qualités ont un coût : 17 euros par litre de lait. Un produit de luxe qui n’est donc pas pour toutes les bourses. Ce prix élevé est notamment lié à sa rareté : en France, les élevages de chameaux et de dromadaires se comptent sur les doigts d’une seule main.

Diversifier les fermes de bovins

Selon le chamelier, si les élevages de camélidés sont « trop » rares c’est que l’animal est méconnu en Europe. « Pourtant, le chameau vit dans le désert donc par définition il est très résistant à la chaleur mais aussi au froid. Il peut donc s’adapter à tous les climats de toutes les régions de France. Et en plus, il ne consomme presque rien, il mange peu, et boit peu », décrit Julien Job pour qui l’élevage de chameaux est donc « écolo » et « respectueux de l’animal ».

Dans un monde qui se réchauffe, et où les vaches sont très décriées pour leurs pets qui rejettent une quantité astronomique de méthane, gaz très polluant, l’élevage de chamelles laitières est-il celui du futur ? « Je pense sincèrement qu’on a une possibilité de diversification agricole qui pourrait venir compléter les fermes [élevant des bovins] », répond ce passionné qui nuance toutefois que « nous n’aurons pas si tôt autant de dromadaires qu’en Arabie saoudite ». Il n’empêche que les fermes de chameaux se multiplient ces dernières années dans l’Hexagone, on en trouve dans le Larzac, en Lozère, ou encore dans l’Hérault.

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