Au Royaume-Uni, l’armée intercepte deux bombardiers de la Russie au-dessus de l’Écosse

L’armée de l’air britannique a repéré des avions russes vers les îles Shetland. Les Pays-Bas ont aussi dû intervenir pour intercepter un bombardier.

INTERNATIONAL - Il y a de la tension dans l’air. Des avions de chasse de la Royal Air Force (RAF), l’armée de l’air britannique, ont intercepté deux bombardiers russes qui volaient près de l’Écosse, dans l’espace aérien contrôlé par l’Otan, ce lundi 14 août. De quoi aggraver la crise entre l’alliance nord-atlantique et la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine.

« Les pilotes, prêts à contrer n’importe quelle menace visant le territoire britannique, ont utilisé leurs avions de combat Typhoon pour intercepter deux bombardiers longue portée ce matin alors qu’ils passaient au nord des îles Shetland », a indiqué le ministre des Armées britannique James Heappey dans un communiqué. L’interception est une opération visant à aller à la rencontre d’un avion jugé trop proche d’un espace aérien ou y ayant pénétré.

Les îles Shetland sont en pointillés rouge
Les îles Shetland sont en pointillés rouge

Le gouvernement précise que les avions russes détectés sont les Tu-142 Bear-F et Tu-142 Bear-J, habituellement utilisés pour la reconnaissance maritime et la neutralisation des sous-marins. Après l’opération, les Typhoon sont rentrés dans leur base à Lossiemouth, au nord de l’Écosse.

« Les équipes de la RAF à Lossiemouth maintiennent une surveillance constante de l’espace aérien du Royaume-Uni et sont toujours prêtes à entrer en action pour que notre pays reste sauf », a assuré le ministre James Heappey.

Des incidents récurrents

L’armée russe a justement fait savoir ce lundi que plusieurs de ses bombardiers stratégiques et de ses chasseurs avaient effectué des « vols planifiés » au-dessus des eaux internationales dans les mers Baltique, de Barents, de Norvège, ainsi que dans celles de Sibérie orientale, de Beaufort et des Tchouktches.

Toujours ce lundi, l’armée de l’air néerlandaise a également indiqué avoir repéré un bombardier russe. « Ce matin à 7 h 19, l’alerte de réaction rapide (QRA) a été déclenchée depuis la base aérienne de Volkel [sud des Pays-Bas, NDLR] car un bombardier russe volait vers la zone de responsabilité néerlandaise. L’avion a été intercepté par le QRA danois en territoire danois », a indiqué sur Twitter l’armée de l’air néerlandaise, la KLu.

Ce même jour, Moscou a de son côté affirmé avoir envoyé un chasseur pour intercepter un avion norvégien qui s’approchait de sa frontière au-dessus de la mer de Barents, dans l’océan Arctique. « À l’approche du chasseur russe, l’avion militaire étranger a fait demi-tour », a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, précisant que l’appareil avait été identifié comme étant un Boeing P-8A « Poseidon », un avion de patrouille maritime.

« Une opération de routine »

« Aucune violation de la frontière de la Fédération de Russie n’a été permise », a ajouté le ministère, assurant que l’interception avait eu lieu dans le respect des règles internationales « sans couper les trajectoires aériennes » ni « rapprochement dangereux ».

La Norvège a confirmé l’information de la Russie. Le lieutenant-colonel Reidar Flasnes, du Centre des opérations de l’armée norvégienne, a néanmoins ajouté que « c’est une simple opération de routine où l’on décolle et on part s’identifier les uns les autres. De telles opérations sont conduites tant par la Norvège que par la Russie de temps en temps ».

Les incidents impliquant des avions russes et des appareils de pays de l’Otan se sont multipliés ces dernières années, avant même le début du conflit en Ukraine. Ils ont souvent eu lieu au-dessus de la mer Baltique mais également en mer Noire et ailleurs.

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