Au procès Proglio, le petit carnet noir et la note des « barbouzes »

Henri Proglio est l'ancien patron d'EDF.  - Credit:LCHAM/Sipa
Henri Proglio est l'ancien patron d'EDF. - Credit:LCHAM/Sipa

Cela fait maintenant une grosse heure qu'Henri Proglio se tient droit comme un i devant le président du tribunal Benjamin Blanchet. Celui-ci lui a demandé de raconter sa carrière. HEC, service militaire, stagiaire à la Générale des eaux… Puis l'ascension jusqu'en 2000, quand il prend les commandes de Veolia au moment du chaos Vivendi. L'ancien patron raconte comment il a hérité, au moment de la débâcle de Jean-Marie Messier, de dizaines de milliards d'euros de dettes. En dix ans, dit-il, il a redressé la barre, doublé le nombre des collaborateurs et transformé Veolia en champion mondial.

« C'est à ce moment-là, en 2009, que Nicolas Sarkozy[alors président de la République, NDLR] m'a demandé de prendre la présidence d'EDF. Il m'a dit : “J'ai besoin de toi. EDF a besoin de toi !” La mort dans l'âme vis-à-vis de mes anciens collaborateurs, j'ai accepté. »

« 22 millions d'euros, ce n'est pas grand-chose »

Henri Proglio raconte ensuite tout ce qu'il a fait pour EDF, rappelle les bénéfices affichés lors de sa dernière année de présidence : 4,5 milliards d'euros. Sa déception lorsqu'il n'a pas été reconduit pour un second mandat, en 2014, par François Hollande. « J'ai défendu EDF au détriment de mes propres intérêts, raconte-t-il aujourd'hui. Et pourtant, j'ai été décapité. »

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