Au procès de l’armurière de « Rust », Alec Baldwin mis en cause pour son attitude imprudente avec les armes

ÉTATS-UNIS - La star américaine est de nouveau dans l’œil du cyclone. Durant le procès d’Hannah Gutierrez-Reed, armurière chargée de la gestion des armes sur le western Rust avec Alec Baldwin, le rôle de l’acteur américain a largement commenté pour son attitude particulièrement pressante avec les armes à feu sur le tournage.

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Aujourd’hui jugée à Sante Fe, la jeune femme de 26 ans doit répondre aux questions de la justice concernant l’arme pointée par Alec Baldwin lors d’une scène tournée en octobre 2021 où la directrice de la photo Halyna Hutchins avait trouvé la mort à cause de la présence d’une balle réelle dans le chargeur. L’incident avait également blessé le réalisateur du film Joel Souza.

À la barre, le cinéaste a raconté ce moment fatidique, sans omettre l’attitude de la star de ce western à petit budget pour lequel il est aussi producteur. « Il y a eu un énorme ’bang’ », a-t-il déclaré, avant d’ajouter avoir ressenti « comme un coup de batte de baseball dans l’épaule ».

Il a ensuite évoqué l’attitude de l’armurière accusée, dont l’air « désemparée » lui est revenu en mémoire comme le rapporte la BBC. Pour autant, ce sont surtout des vidéos diffusées -pour la première fois- devant la cour qui ont jeté un nouveau regard sur les conditions de tournage de Rust. Ces images montrent l’acteur s’impatienter et gesticuler entre deux prises. Arme à la main, Alec Baldwin est également filmé tirant des balles à blanc et pressant Hannah Gutierrez-Reed de recharger ses armes plus rapidement.

« Une de plus ! Une de plus ! Une de plus ! Tout de suite ! », peut-on entendre crier l’acteur de Beetlejuice et À la poursuite d’Octobre rouge qui demande sans cesse que sont arme soit rechargée pour une nouvelle prise. Sans oublier quelques conseils prodigués à l’armurière du tournage : « Nous devrions avoir deux armes et nous rechargeons les deux ». Le tout en pointant du doigt ses interlocuteurs avec son arme pour donner des instructions.

Incapable de confronter Baldwin

Des vidéos qui mettent donc cruellement en lumière les défaillances de sécurité sur le tournage. Un expert appelé à la barre a aussi dénoncé jeudi une attitude laxiste en matière de sécurité au sein de l’équipe du film. Comme le rapporte Variety, Bryan Carpenter, ancien armurier s’est montré particulièrement critique, estimant par exemple que « se précipiter avec des armes à feu et dire à quelqu’un de se précipiter avec des armes à feu n’est ni normal ni accepté ».

Au sujet des images d’Alec Balwdin, Bryan Carpenter affirme qu’il se servait de son arme « comme un bâton de pointage ». Quant à l’attitude de l’armurière, il indique qu’elle cherchait surtout à mettre l’équipe du film en position de sécurité plutôt que de confronter Alec Baldwin sur sa mauvaise manipulation du matériel. Une position délicate et même « difficile » à assumer pour une personne qui débute dans le métier et qui se retrouve à gérer Alec Baldwin. Pour autant, l’expert a estimé qu’en acceptant ce poste, elle était de facto responsable de la vie des autres.

Ces nouveaux éléments ne risquent pas d’aider les deux principaux accusés dans ce procès aux États-Unis, où l’une des questions centrales est de savoir comment une cartouche mortelle s’est retrouvée sur le plateau tournage.

D’un côté, l’armurière Hannah Gutierrez-Reed est poursuivie pour homicide involontaire. Un chef d’accusation pour lequel elle risque 18 mois de prison. Toutefois, la jeune femme continue de nier les accusations, malgré plusieurs éléments semblant confirmer sa négligence compte tenu de ses missions sur Rust.

De l’autre, l’acteur multirécompensé poursuivi pour le même chef d’accusation. Il sera toutefois jugé séparément en juillet. Alec Baldwin continue d’affirmer qu’il n’a pas appuyé sur la détente, mais surtout qu’on lui avait assuré que son arme était inoffensive.

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