Au procès des Barjols, neuf des treize prévenus relaxés

(FILES) In this file photo taken on January 17, 2023 This court-sketch made on January 17, 2023, shows co-defendants, Barjols founder and conspiracy theory enthusiast Denis Collinet (C, down), far-right militant Jean-Pierre Bouyer (3R) and Mickael Iber (top L), who is currently incarcerated, on the first day of the trial of 13 people with links to French far-right group Barjols, accused of plotting to assassinate President Emmanuel Macron and commit a string of other attacks, at the

JUSTICE - Ils avaient fomenté un projet d’assassinat d’Emmanuel Macron en 2018. Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé ce vendredi 17 février neuf membres du groupuscule d’ultradroite des Barjols, condamnant trois d’entre eux pour association de malfaiteurs terroriste à des peines d’un à trois ans ferme et un quatrième à du sursis pour détention illégale d’arme.

La chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme a estimé que, pour trois prévenus, il existait bien des « actes préparatoires » en lien avec un projet d’assassinat du président de la République en novembre 2018.

Elle a condamné Jean-Pierre Bouyer, ex-garagiste de 66 ans et ancien numéro 2 du groupe Barjols, à quatre ans de prison dont un avec sursis. Mickaël I. s’est vu infliger quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis et David G. trois ans, dont deux avec sursis.

Ces trois hommes avaient été interpellés, avec un quatrième qui a été relaxé, en Moselle le 6 novembre 2018, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) redoutant un passage à l’acte imminent contre le chef de l’État alors en déplacement dans l’Est de la France.

Ce coup de filet avait marqué le début des investigations sur ce groupuscule nationaliste identitaire.

Un quatrième prévenu a été condamné à six mois de prison avec sursis, uniquement pour détention et cession d’arme de catégorie C.

Un groupe né en 2017 sur Facebook

Pour tous les autres, « on peut trouver des actes préparatoires sans difficulté », comme des « armes », des « expressions » violentes ou la « possession de certains supports numériques », a expliqué le président.

« Par contre entre l’acte préparatoire et le projet d’action violente, il faut un lien de causalité absolument certain. Nous avons estimé que cette certitude n’était pas possible à votre égard », a ajouté le magistrat.

Cela concerne notamment Denis Collinet, le sexagénaire qui avait fondé les Barjols sur Facebook en 2017 afin, de son propre aveu, de « gérer l’immigration massive ».

À la barre, ce retraité avait été un des rares prévenus à assumer des idées d’extrême droite, convaincu de la « décadence » de la France.

Il avait toutefois récusé toute intention violente, concédant avoir seulement souhaité un « putsch pacifique » et tentant de justifier sa recherche d’explosifs par sa volonté de se « protéger ».

Lors du procès qui a duré trois semaines en janvier, la procureure antiterroriste avait reconnu que les projets des Barjols n’étaient pas « tous aboutis » mais a jugé bien « réelle » la menace posée par le groupe fondé en 2017, animé par une « idéologie du chaos » et devenu un « incubateur d’actions violentes ».

Elle avait requis six peines de prison ferme, allant jusqu’à cinq ans, autant de peines avec sursis et une relaxe.

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