Au plus près du Big Bang avec le télescope James Webb

Univers lointain, premières galaxies, exoplanètes : grâce à sa capacité à observer une lumière invisible à nos yeux, l'infrarouge, le télescope spatial géant, lancé fin 2021, a déjà livré une stupéfiante moisson de découvertes. De quoi, peut-être, réécrire l'histoire du Cosmos.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°216 daté janvier/ mars 2024.

C'est le télescope spatial de tous les superlatifs. Le plus gros, avec son miroir segmenté et pliable de 6,5 m de diamètre, qui a été déployé dans l'espace - une prouesse technologique ; un développement qui aura duré près de vingt ans jusqu'au lancement par Ariane 5 le 25 décembre 2021 ; un coût avoisinant les 10 milliards de dollars, ce qui en fait l'un des instruments scientifiques les plus chers de l'Histoire. Toutes choses qui expliquent sans doute que ce soit Joe Biden en personne, le président des États-Unis, qui ait le premier révélé des images du télescope spatial James Webb (JWST), le 11 juillet 2022 : une plongée époustouflante dans l'Univers lointain, des milliers de galaxies et de nébuleuses révélées avec un luxe inouï de détails.

L'engin, qui porte le nom d'un dirigeant de la Nasa des années 1960 et a été développé par cette institution avec la participation des agences spatiales européenne et canadienne, s'est ainsi permis de voler la vedette à Hubble. Dans l'espace depuis plus de trente ans, le mythique télescope collectionne lui aussi les images spectaculaires. Mais la comparaison s'arrête là. Car JWST n'est pas son successeur. Quand Hubble observe essentiellement dans le domaine visible de la lumière, JWST voit dans l'infrarouge. Un domaine que nos yeux ne peuvent percevoir, mais qui recèle bien des phénomènes et des objets cachés, à toutes les échelles de l'Univers, et sur lequel reposent tous les objectifs scientifiques de l'instrument.

Premier d'entre eux : voir au plus près du Big Bang. Grâce à son large miroir, le télescope pourra observer des objets très lointains. Or, voir loin en astronomie, c'est remonter le temps. Lorsque nous captons l'image d'une galaxie très lointaine, sa lumière s'est propagée pendant des milliards d'années, et on la voit donc telle qu'elle était alors. "Avec l'observatoire spatial Planck, on a pu caractériser le r[...]

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