Au Mozambique, les populations du Cabo Delgado prises entre l’armée et les djihadistes

Le Mozambique est pris dans le feu nourri d’une insurrection djihadiste dont rendent compte, à travers deux remarquables reportages, la BBC Afrique et Al-Jazeera.

La BBC s’est particulièrement intéressée au déploiement des forces d’interposition déployées dans la région du Cabo Delgado, en proie à une insurrection djihadiste. C’est en juillet 2021 que la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe au Mozambique (Samim) a été déployée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dans la province mozambicaine. Composée des 2 000 soldats de 8 pays de la région, cette mission régionale de maintien de la paix a annoncé qu’elle retirerait ses forces du Mozambique d’ici au15 juillet et ne prolongerait pas son mandat de trois ans.

Déjà le Botswana et le Lesotho ont retiré leurs soldats, tandis que l’Angola et la Namibie sont en train de partir. Seule la Tanzanie, limitrophe du pays au nord, maintiendra 300 soldats. Or les experts en sécurité régionale avertissent contre ce retrait, jugé trop précoce. Car depuis la fin de 2023, les attaques djihadistes ont repris plus violemment.

“La malédiction des ressources”

Le titre britannique comme le titre panarabe se sont rendus dans la province du Cabo Delgado, située dans le nord du pays. Une région riche en ressources naturelles : outre les pierres précieuses, on y trouve pétrole, gaz, charbon, bois précieux, ivoire et bauxite. Une richesse minière pour un peuple pauvre, note Al-Jazeera, qui fait dire aux économistes que le pays connaît la “malédiction des ressources”, pour décrire la façon dont les communautés qui vivent sur des richesses cachées non seulement ne parviennent pas à en tirer profit, mais sont également confrontées à des dangers.

En 2009, la société texane Anadarko a prospecté et découvert certains des plus grands gisements de gaz naturel au large des côtes du Cabo Delgado. En 2019, TotalEnergies et ses partenaires ont annoncé leur projet d’investissement de 18,6 milliards d’euros dans le développement et l’extraction du gaz, détaille encore le titre panarabe. Une découverte et des investissements qui avaient apporté l’espoir au pays. Depuis, les populations ont déchanté.

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