Au Moyen-Orient, l’affaiblissement des mouvements islamistes

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Pourquoi cet article ?

Cet article du site libanais Daraj analyse l’évolution récente de l’islamisme politique au Moyen-Orient. Il rapporte que, si le Hamas et le Djihad islamique semblent se radicaliser face aux provocations du gouvernement ultraconservateur de Benyamin Nétanyahou et à la montée en puissance du fondamentalisme en Israël, dans l’ensemble de la région, les mouvements islamistes sont affaiblis et minés par des luttes de pouvoir. Cette réflexion peut servir d’ouverture sur l’actualité dans une copie pour les élèves de première qui étudient le dernier thème : “États et religion”.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“C’est tout le paysage régional [du Moyen-Orient] qui montre que le contexte n’est plus aussi favorable que par le passé pour permettre aux islamistes [de tous bords] de prospérer et d’avancer leur agenda.”

Cette citation montre bien que le poids de l’islam politique est en net recul dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Comme nous l’avions vu dans la Lettre de l’éduc du 1er février, en Turquie, la réélection de Recep Tayyip Erdogan le 14 mai prochain est incertaine tant la contestation est forte dans tout le pays. De même, en Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane semble s’écarter d’un islamisme strict au profit d’intérêts géopolitiques plus larges et d’une ouverture sur le monde.

Quant aux Frères musulmans, ils ont connu des échecs en Égypte et en Tunisie et sont aujourd’hui affaiblis par des luttes de pouvoir internes. Enfin, la contestation de la jeunesse iranienne depuis septembre 2022 met en difficulté le pouvoir des mollahs. Si l’islamisme est loin d’avoir disparu de la sphère politique au Moyen-Orient, il apparaît en recul en tant que projet politique.

Pour aller plus loin

Nous vous conseillons la lecture de ces trois articles sur le mouvement de contestation qui secoue l’Iran, cœur de l’islam politique chiite, depuis le mois de septembre.

  • Cet article du site d’informations iranien Iran International fait le portrait-robot de la jeunesse qui défie le pouvoir religieux depuis l’assassinat de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne de 22 ans, morte le 16 septembre 2022 en garde à vue, trois jours après son arrestation par la police des mœurs iranienne pour avoir porté une “tenue inappropriée”.

  • Le site Aasoo a recueilli les témoignages de jeunes filles qui refusent de porter le voile, geste distinctif et fédérateur et signe de solidarité depuis le début du soulèvement.

  • Keyvan Samimi, journaliste et militant iranien libéré fin janvier après deux années de prison, insiste dans cet entretien avec Radio Farda, site de la diaspora iranienne, sur la nécessité d’une action collective et coordonnée par “la formation d’un front national de sauvetage de l’Iran, condition sine qua non pour la réussite de ce mouvement” de contestation.

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