Au moins dix morts dans un attentat à Lattaquié, en Syrie

ATTENTAT À LA VOITURE PIÉGÉE EN SYRIE

AMMAN (Reuters) - Au moins dix personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée survenu mercredi sur la grande place de Lattaquié, fief du clan alaouite du président Bachar al Assad, dans l'ouest de la Syrie, rapporte la télévision nationale. Des images diffusées par la télévision publique et sur les réseaux sociaux montrent des véhicules en feu sur le site de l'explosion jonché des débris d'autres voitures détruites par la déflagration. On peut également voir des secouristes et des habitants luttant contre les flammes. Selon les médias officiels syriens, une camionnette blanche bourrée d'au moins 500 kg d'explosifs était garée près d'une école et son explosion a creusé un énorme cratère sur la place. L'attaque, imputée par les médias à des "terroristes", n'a pas été revendiquée dans l'immédiat. La ville située sur la côte méditerranéenne a été en grande partie épargnée jusqu'à présent par la guerre civile, qui a fait plus de 250.000 morts dans le pays en quatre ans. La province du même nom est en revanche le théâtre d'affrontements violents entre l'armée gouvernementale et les insurgés. Plusieurs organisations islamistes dont le Front al Nosra, affilié à Al Qaïda, contrôlent de nombreux villages au nord de Lattaquié et près d'autres régions dominées par la communauté alaouite, branche du chiisme à laquelle appartient la famille Assad. Le gouverneur de Lattaquié, Ibrahim Khader al Salem, a déclaré à des chaînes de télévision proches du régime de Damas que les insurgés cherchaient, afin de semer "la destruction et la peur", à frapper au coeur des régions tenues par le gouvernement, où se sont réfugiées des dizaines de milliers de familles déplacées. Selon les médias officiels, au moins deux véhicules bourrés d'explosifs ont été découverts ces derniers jours dans la ville de Lattaquié et des attentats avaient ainsi pu être évités. Deux étudiants au moins ont été tués et plusieurs autres ont été blessés par ailleurs dans une attaque au mortier contre une partie du campus de l'université de Damas, ont rapporté les médias officiels. D'intenses pilonnages ont fait trois morts parmi la population civile ainsi que 45 blessés, dans la ville de Djaramana, à l'est de Damas. (Suleiman al Khalidi, Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)