Au Maroc, “une symphonie de pleurs et de cris déchirants” alors que le pays recherche ses survivants

“Tajgalt n’est plus qu’un amas d’habitations effondrées, couvert par une symphonie de pleurs et de cris déchirants”, décrit Le360. Dans ce douar, comme on appelle les petits villages au Maroc - de la province de Taroudant, “chaque famille porte le deuil d’un ou plusieurs des siens”. Et plus de vingt-quatre heures après le séisme, le bilan continue de s’alourdir. Les chiffres communiqués samedi soir par les autorités dépassent les 2 000 morts et 2000 blessés.

Dans la région de Taroudant, quatre cents personnes déjà ont péri alors “le choc initial a depuis des heures cédé la place à une attente insoutenable pour les familles qui cherchent encore leurs proches”, poursuit Le360.

“Une minute peut valoir une vie”, insiste El Mundo. “C’est à partir du troisième jour que les chances de retrouver des survivants chutent”, explique au quotidien espagnol le président de l’ONG Pompiers unis sans frontières (bomberos unidos sin fronteras) alors qu’un groupe de treize secouristes venus de Huelva, Madrid et Cordoue s’est mis en route vers le Maroc avant même de recevoir l’accord des autorités locales. Quatre chiens les accompagnent.

Mais la tâche des secours marocains et des autres s’annonce ardue, confie à Volkskrant Paolo De Mas du Centre d’études africaines de l’Université de Leyde. “La province d’Al Haouz, au pied du Haut Atlas, est la plus durement touchée […]. Une partie du nord du Haut Atlas a également été touchée. Les montagnes y culminent à environ 2 500 mètres d’altitude […] Les villages situés en hauteur seront particulièrement difficiles à atteindre. Heureusement, ce n’est pas encore l’hiver et il ne pleut pas. Le problème est que les villages sont éloignés les uns des autres”, prévient le chercheur marocain.

A Marrakech, le bilan humain est moins lourd que dans les régions de montagne mais la ville a vécu un “cauchemar”, raconte le Corriere della Sera. Les habitants font face au “choc, aux décombres et aux larmes”. Le quotidien italien parle de Fatima, “la djellaba sale, les cheveux en désordre, une main écorchée et du sang séché”. La vieille dame marche “parmi les murs fissurés de la médina”, dans la “poussière mêlée aux gémissements des muezzins, des sirènes du Croissant Rouge, des cris, des bulldozers, des mégaphones”. Elle cherche Ashraf, son petit-fils et crie son nom.

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