Au Liban, un collectionneur d’art soupçonné de financer le Hezbollah

Mardi 18 avril, le département américain de la Justice a annoncé avoir engagé des poursuites contre l’homme d’affaires et collectionneur d’art libano-belge Nazem Ahmad, et plusieurs membres de sa famille, pour contournement de sanctions. Depuis 2019, explique le journal L’Orient-Le Jour, cet homme est placé sur la liste des “personnes spécialement désignées” du Bureau de contrôle des actifs étrangers aux États-Unis “pour avoir matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique […] en appui au Hezbollah”.

Selon le département du Trésor américain, Nazem Ahmad serait à la tête d’un réseau international de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale dont les tentacules se trouvent au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe, ainsi qu’à Hong Kong.

Malgré les sanctions imposées en 2019, les affaires ont continué à prospérer. La justice américaine estime à environ 440 millions de dollars les transactions d’œuvres d’art et de diamants vers les États-Unis par des entités liées à Nazem Ahmad. Seraient également impliqués son épouse, son fils et sa fille Hind Ahmad, qui dirige une galerie d’art dans le centre-ville de Beyrouth.

Un multimillionnaire pas “tape-à-l’œil”

Le Trésor soupçonne plus d’une cinquantaine de personnes et d’entreprises d’aider M. Ahmed à échapper aux sanctions américaines. Elles sont à leur tour cibles de sanctions, notamment le gel de l’ensemble de leurs avoirs aux États-Unis et l’interdiction à toute entreprise ou citoyen américain de faire des affaires avec elles.

“S’il est désormais connu comme le loup blanc au Liban, très peu d’informations filtrent sur le parcours de cet homme”, écrit L’Orient-Le Jour. Né en 1956 en Sierra Leone dans une famille originaire du Liban-Sud, il part pour la Belgique où il est “piqué par le virus de l’art”. Son premier achat au début des années 1990, une œuvre sur papier de Pablo Picasso.

“En trente ans, le couple Ahmad aurait accumulé une collection importante d’œuvres allant de Jean-Michel Basquiat à Andy Warhol, mais aussi un panel d’artistes émergents, dont certaines œuvres sont exposées dans leur appartement de Beyrouth.”

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