Au Japon, partir vivre à l’étranger devient tendance

En 2022, les demandes pour un visa vacances-travail en Australie ont plus que doublé par rapport aux années précédentes et la plateforme Indeed, spécialisée dans les offres d’emploi, signale un nombre record de recherches de la part de Japonais en quête de jobs à l’étranger. Un phénomène inédit pour une population connue pour ses faibles compétences en langues étrangères et son goût modéré du risque, souligne The Economist.

“Les promoteurs des études à l’étranger ont adopté comme slogan l’expression ‘dekasegi ryugaku’, qui veut dire ‘gagner de l’argent tout en étudiant à l’étranger’. Et de fait, de plus en plus de jeunes veulent gagner de l’argent dans une monnaie plus forte que le yen.”

Un yen historiquement faible alimente sans doute cette attirance nouvelle pour l’expatriation, mais la faiblesse des salaires japonais reste l’explication la plus convaincante, explique le magazine économique. “Au Japon, les salaires n’ont pratiquement pas augmenté depuis trente ans. Le salaire moyen annuel stagne aux alentours de 39 700 dollars (37 000 euros), bien en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE à 51 600 dollars (soit 48 000 euros).”

Alors qu’au sein des entreprises japonaises l’ancienneté reste le critère déterminant, un jeune diplômé peut actuellement espérer gagner autour de 220 000 yens – soit l’équivalent de 1 500 euros. C’est nettement moins que ce que gagne aujourd’hui Ashihara Marina, 25 ans. La jeune Japonaise a quitté son pays en avril dernier grâce à un visa vacances-travail d’un an. Après quatre mois passés à travailler dans une ferme, elle a décroché un job de barista à Sydney où elle est payée 21,38 dollars australiens (14 euros) de l’heure.

Chez les jeunes Japonais, une épidémie de pessimisme

Outre la question des salaires, les jeunes Japonais se montrent de plus en plus frustrés par une culture du travail “rigide et chronophage”. Et une enquête de la Nippon Foundation, une organisation à but non lucratif, montre qu’ils sont seulement 14 % à estimer que la situation pourrait s’améliorer dans un avenir proche.

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