Au Japon, un distributeur de viande d’ours

Sur son site, l’office du tourisme de la préfecture d’Akita, dont la capitale porte le même nom, vante les mérites de ses sources chaudes, la douceur sucrée de ses pommes et la beauté de l’akita inu, la race de chien originaire de la région. Mais c’est une autre spécialité que les passagers du Shinkansen (le train à grande vitesse japonais) peuvent acheter lors des arrêts en gare de Tazawako, à Semboku.

Le Mainichi Shimbun décrit une machine installée depuis novembre 2022 devant un magasin de spécialités locales de la gare (photo ci-dessous). Les inscriptions “Ours noir”, “24 h/24” et “Souvenir d’Akita” sont surmontées de photos de pièces de viande : du bœuf et… de l’ours.

“Les ours sont capturés dans les montagnes alentour par les membres d’un club de chasse local et la viande est préparée dans un abattoir”, précise le journal. La viande d’ours est vendue “2 200 yens pour 250 grammes”, soit environ 15 euros. En moyenne, la machine distribue 10 à 15 colis par semaine, “mais les stocks sont vite épuisés car la saison de la chasse à l’ours est limitée”.

“La viande d’ours est nutritive, riche en fibres, en vitamines et en collagène”, indique aussi l’office du tourisme de la préfecture, qui conseille le ragoût d’ours d’un restaurant d’Akita, fourni en viande par des matagi, les chasseurs traditionnels du nord du Japon. La chasse à l’ours est réglementée et soumise à licence dans le pays. En 2021, la préfecture d’Akita avait autorisé l’abattage de 1 012 spécimens, selon The Asahi Shimbun.

Partageant l’article du Mainichi Shimbun, The Guardian cite les protestations de militants pour les droits des animaux, qui appellent à l’interdiction de la chasse à l’ours.

“Les ours sont des animaux sauvages, pas un plat cuisiné.”

Le nombre d’incidents entre ours et humains a augmenté ces dernières années au Japon, note le journal britannique, passant d’environ 4 800 rencontres déclarées en 2009 à plus de 20 000 en 2020. Le manque de nourriture dû aux atteintes à leur habitat naturel pousse les bêtes à s’aventurer dans les zones urbaines, selon les spécialistes.

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