Au Giec, Robert Vautard succède à Valérie Masson-Delmotte comme co-président du groupe de travail 1

Le climatologue Robert Vautard remplace désormais  Valérie Masson-Delmotte comme co-président du groupe de travail 1 du Giec.
Le climatologue Robert Vautard remplace désormais Valérie Masson-Delmotte comme co-président du groupe de travail 1 du Giec.

ENVIRONNEMENT - Renouvellement franco-français. Ce jeudi 27 juillet, le climatologue Robert Vautard a été élu par les représentants des 195 pays membres de l’ONU comme nouveau co-président du principal groupe de travail du Giec, le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat.

Le climatologue succède ainsi à Valérie Masson-Delmotte, a annoncé le ministère de la Transition écologique. Robert Vautard, 60 ans, est directeur de recherche au CNRS et dirige depuis 2020 l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPLS) qui regroupe et coordonne la recherche en sciences du climat en Île-de-France.

« Cette élection est une nouvelle reconnaissance de l’expertise scientifique française sur l’enjeu de notre siècle qu’est le changement climatique et plus largement sur les enjeux de transition écologique et de développement soutenable », s’est félicité le ministère dans un communiqué.

Le groupe de travail 1 du Giec, qu’il copréside désormais, est celui chargé de synthétiser les connaissances scientifiques sur l’évolution du climat. C’est en général le premier rapport à sortir dans chaque cycle du Giec, qui dure entre cinq et sept ans. Les deux autres groupes analysent respectivement les impacts du réchauffement et les options pour le limiter.

Robert Vautard aura donc fort à faire en passant après Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), connue et reconnue comme l’une des figures marquantes du 6e cycle (2015-2023) du Giec.

Ses prises de parole sur les questions climatiques aussi bien auprès des décideurs politiques que sur le réseau social Twitter sont particulièrement suivies et devraient continuer de l’être malgré son remplacement au sein du Giec. D’autant plus que Robert Vautard est bien moins présent sur les réseaux sociaux.

Un nouveau président du Giec

Créé en 1988, le Giec est un organe scientifique dont la mission consiste à « fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade ».

Son nouveau président, le Britannique Jim Skea, un enseignant en énergies durables et ancien coprésident du groupe de travail 3, a été élu dès mercredi lors d’une session plénière à Nairobi, réunie du 25 au 28 juillet et destinée à renouveler les 34 membres bénévoles du bureau du Giec.

Ce jeudi, il a affirmé vouloir apporter « un judicieux mélange de réalisme et d’optimisme » durant son mandat, convaincu que l’humanité n’est pas impuissante face au réchauffement climatique. Il prend la direction de l’organisation dans une décennie cruciale, où l’humanité doit inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre pour espérer pouvoir limiter le réchauffement de la planète.

Pour Jim Skea, les températures extrêmes observées à travers le monde en juillet - « très certainement le mois le plus chaud jamais mesuré », selon l’ONU- sont « une leçon salutaire » pour la tâche à accomplir.

Mais il est aussi essentiel d’offrir à l’humanité des moyens « positifs » de relever ces défis, et pas seulement « des messages catastrophistes qui peuvent créer un sentiment de terreur existentielle sur l’avenir de la planète », a-t-il assuré au moment de prendre ses nouvelles fonctions.

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