Au départ du Paris-Roubaix, les larmes d’Audrey Cordon-Ragot

Audrey Cordon-Ragot va participer ce samedi 8 avril à Paris-Roubaix, la championne de France a craint de ne pas pouvoir le faire. (Capture d’écran compte Twitter Paris Roubaix Femmes)
Audrey Cordon-Ragot va participer ce samedi 8 avril à Paris-Roubaix, la championne de France a craint de ne pas pouvoir le faire. (Capture d’écran compte Twitter Paris Roubaix Femmes)

CYCLISME - « C’est un grand soulagement, je suis un peu émue ». Sur le podium de présentation des femmes concourant ce samedi 8 avril à la troisième édition féminine du Paris-Roubaix, Audrey Cordon-Ragot a versé quelques larmes. Et pour cause, la Championne de France en titre a bien cru qu’elle ne participerait jamais à l’Enfer du Nord.

La Bretonne de 33 ans avait en effet démissionné la semaine dernière de l’équipe espagnole Zaaf qui ne la payait pas, malgré plusieurs bons résultats. Se retrouvant ainsi sans équipe à une semaine du Paris-Roubaix Femmes, elle s’est finalement engagée ce vendredi dans la formation américaine Human Powered Health, qui lutte cette saison pour le maintien dans le World Tour, la première division.

Succesion de galères

Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessous, avant le départ de la course à Denain à 13h45, la championne a eu un mot pour ses proches : « Je voulais remercier ceux qui m’ont soutenue, et c’est pour vous que je vais me battre parce que je suis exténuée ». Il faut dire que pouvoir courir avec le maillot bleu-blanc-rouge est un réel soulagement pour la Bretonne qui a enchaîné une série de pépins ces six derniers mois.

Elle a d’abord été victime d’un AVC en septembre, juste avant d’embarquer pour les Mondiaux en Australie. Elle a ensuite vécu la saga B&B Hotels, l’équipe bretonne dont elle devait être la figure de proue de l’équipe féminine, avant que le projet ne s’arrête brutalement, faute de parraineur. Elle a trouvé refuge dans l’équipe Zaaf mais celle-ci ne l’a jamais payée et elle a fini par en tirer les conséquences en résiliant son contrat.

Elle s’était alors résolue à tirer un trait sur Paris-Roubaix. D’autant que le règlement de l’Union cycliste internationale (UCI) l’empêchait de s’engager avec une autre équipe avant le 1er juin, un dispositif mis en place pour empêcher les équipes fortunées de piller les plus petites en cours de saison.

Mais elle a réussi à obtenir une dérogation de l’UCI et pourra donc courir samedi, avec le maillot bleu blanc rouge, son troisième Paris-Roubaix, course dont elle a pris la 8e place en 2021 et la 27e en 2022.

Une course de « guerrières »

« Tout ce qui nous arrive dans la vie doit nous servir de leçon. Celle que je retiens ici, c’est que je serai au départ de Paris-Roubaix samedi, avec une équipe qui me fait confiance, dans laquelle je me sens déjà très bien », a-t-elle déclaré avec beaucoup de sagesse ce vendredi à France Info, ajoutant « ce n’est que du bonheur à partir de maintenant. »

Même si elle ne concourt pas à sa « course préférée » seulement pour la performance, elle assure que ces expériences malheureuses lui ont donné une force nouvelle : « J’ai tellement de rage en moi et d’esprit de revanche que ça va me conduire à faire la meilleure place possible ». Pour elle, le Paris-Roubaix de 145 kms et 29 kms de pavés, « c’est une course de guerrières, il faut y aller le mors aux dents, peu importe la marque de vélo ou le cuissard. »

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