Au Canada, la “révolte des locataires” passe par une grève des loyers

C’est la “revanche du locataire”, titre Maclean’s. À la une de son édition de décembre, le magazine canadien montre des membres du Syndicat des locataires York South-Weston défilant dans les rues de Toronto, avec des banderoles revendiquant une grève des loyers et appelant à ce que cesse leur hausse.

L’une des protestataires, Sharlene Henry, a expliqué à Maclean’s que tout allait pour le mieux pour elle dans son immeuble d’habitation du quartier de Weston, jusqu’en 2013. Depuis, les augmentations de loyer se sont succédé, parfois “bien au-delà” des lignes directrices de la province de l’Ontario. Les propriétaires utilisent en effet une règle qui permet des augmentations de loyer supérieures au taux légal pour faire des réparations majeures dans leurs immeubles.

Dans un marché où “les locataires sont confrontés à des loyers qui montent en flèche et à des conditions de vie qui se détériorent dans le marché immobilier le plus brutal de mémoire d’homme”, la résistance a commencé à s’organiser.

En avril dernier, lors d’une réunion de locataires, la mère de Mme Henry “a lancé une idée radicale : et si tout le monde arrêtait de payer son loyer ?” À la fin de la réunion, 50 locataires approuvaient l’idée. “Mais en mai, signale le magazine, un groupe de locataires ailleurs en ville les a devancés”. Une centaine d’entre eux ont amorcé une grève des loyers.

“Réorienter les termes du débat”

Des centaines d’autres locataires de Toronto les ont rejoints depuis, bien que les propriétaires de logements aient commencé à multiplier les avis d’expulsion. La détermination des locataires à se regrouper de façon militante a fait boule de neige. “Il existe désormais une quarantaine de syndicats de locataires actifs dans tout le pays.” Ces organismes, précise Maclean’s, “espèrent qu’une population croissante de locataires confrontés à des prix exorbitants sera plus encline à repousser et à réorienter les termes du débat, s’opposant ainsi au pouvoir des propriétaires”.

Ce pari est-il risqué ? Maclean’s rappelle que la Société canadienne d’hypothèque et de logement a indiqué que le taux d’inoccupation des appartements construits à des fins locatives s’élevait à peine à 1,9 % cette année, du jamais-vu en vingt ans.

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