Au Brésil, les Bolsonaristes s’en sont pris à la porte du juge Alexandre de Moraes

Supporters of Brazilian former President Jair Bolsonaro destroy a window of the the plenary of the Supreme Court in Brasilia on January 8, 2023. - Hundreds of supporters of Brazil's far-right ex-president Jair Bolsonaro broke through police barricades and stormed into Congress, the presidential palace and the Supreme Court Sunday, in a dramatic protest against President Luiz Inacio Lula da Silva's inauguration last week. (Photo by Ton MOLINA / AFP)

BRÉSIL - Devant une foule de smartphones, un homme portant un maillot jaune et vert pose fièrement avec une planche dans les jardins du Tribunal suprême fédéral brésilien (TSF). Dimanche 8 janvier, ce Bolsonariste a participé à l’assaut contre les bâtiments officiels dans la capitale Brasilia, qui a provoqué le chaos pendant plusieurs heures dans la ville.

Dans ses mains, ce manifestant n’a pas n’importe quel bout de bois. Comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous, il s’agit de la porte du bureau du juge du Tribunal suprême fédéral Alexandre de Moraes, contre laquelle se sont acharnés les émeutiers partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro.

Pour ces manifestants, qui se sont ralliés autour du cri « intervention militaire », des fraudes ont entaché les résultats de la présidentielle. Ils réclament depuis octobre le départ de Lula et le retour de Jair Bolsonaro, battu de peu au second tour.

Tensions avec Bolsonaro

Alexandre de Moraes est perçu comme un des responsables de « la fraude », puisque c’est lui qui a rejeté en novembre une plainte du parti de l’ex-chef de l’État remettant en cause les résultats de l’élection. Il a estimé que cette démarche de « mauvaise foi » méritait une sanction de 4,2 millions de dollars.

De quoi renforcer son image de « bête noire » de Bolsonaro et de ses partisans, lui qui enquête déjà depuis plusieurs années sur l’ancien président et ses proches, comme l’expliquait Le Monde en 2021. Dès 2019, Alexandre de Moraes avait aussi été pris pour cible lors d’une manifestation pro-Bolsonaro, lors de laquelle il avait été comparé à un vampire et aux talibans.

En réponse à l’émeute de ce dimanche, le juge Alexandre de Moraes a suspendu pour une durée de 90 jours le gouverneur de Brasilia Ibaneis Rocha, dénonçant des failles de sécurité. Le gouverneur est connu pour être un soutien de Bolsonaro.

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