Au Brésil, les Bolsonaristes s’en sont pris à la porte du juge Alexandre de Moraes
BRÉSIL - Devant une foule de smartphones, un homme portant un maillot jaune et vert pose fièrement avec une planche dans les jardins du Tribunal suprême fédéral brésilien (TSF). Dimanche 8 janvier, ce Bolsonariste a participé à l’assaut contre les bâtiments officiels dans la capitale Brasilia, qui a provoqué le chaos pendant plusieurs heures dans la ville.
Dans ses mains, ce manifestant n’a pas n’importe quel bout de bois. Comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous, il s’agit de la porte du bureau du juge du Tribunal suprême fédéral Alexandre de Moraes, contre laquelle se sont acharnés les émeutiers partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro.
Bolsonaristas muestran como trofeo la puerta del despacho de ministro del Supremo Tribunal Federal que tienen como… https://t.co/zSicYjMWgh
— Santiago Gómez 🇦🇷🇧🇷 (@gomezenbrasil)
Terroristas que promovem a invasão ao Supremo Tribunal Federal (STF) neste domingo, 8, arrancaram a porta do gabine… https://t.co/eQUSKSWetz
— Jogo Político (@jogopolitico)
Pour ces manifestants, qui se sont ralliés autour du cri « intervention militaire », des fraudes ont entaché les résultats de la présidentielle. Ils réclament depuis octobre le départ de Lula et le retour de Jair Bolsonaro, battu de peu au second tour.
Tensions avec Bolsonaro
Alexandre de Moraes est perçu comme un des responsables de « la fraude », puisque c’est lui qui a rejeté en novembre une plainte du parti de l’ex-chef de l’État remettant en cause les résultats de l’élection. Il a estimé que cette démarche de « mauvaise foi » méritait une sanction de 4,2 millions de dollars.
De quoi renforcer son image de « bête noire » de Bolsonaro et de ses partisans, lui qui enquête déjà depuis plusieurs années sur l’ancien président et ses proches, comme l’expliquait Le Monde en 2021. Dès 2019, Alexandre de Moraes avait aussi été pris pour cible lors d’une manifestation pro-Bolsonaro, lors de laquelle il avait été comparé à un vampire et aux talibans.
En réponse à l’émeute de ce dimanche, le juge Alexandre de Moraes a suspendu pour une durée de 90 jours le gouverneur de Brasilia Ibaneis Rocha, dénonçant des failles de sécurité. Le gouverneur est connu pour être un soutien de Bolsonaro.
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