Attention, cette nouvelle infection sexuellement transmissible connaît un véritable boom en France

Une nouvelle infection sexuellement transmissible peu connue, la lymphogranulomatose vénérienne, explose actuellement en Europe et notamment en France . Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme.

Blood sample for Lymphogranuloma Venereum (LGV) disease diagnosis test. LGV is a sexually transmitted infection caused by a particular strain of chlamydia bacteria

Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler et pourtant, cette infection sexuellement transmissible est de plus en plus présente en France et en Europe. La lymphogranulomatose vénérienne (LGV), aussi appelée maladie de Nicolas-Favre, progresse de façon inquiétante. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), cette infection a bondi de 58% en un an avec 2059 cas. Pire encore : les chiffres "ne représentent probablement que la partie émergée de l'iceberg, car les données" peuvent être sous-estimées, a précisé Andrea Ammon, directrice de l'ECDC, lors d'une conférence de presse.

Concrètement, la lymphogranulomatose vénérienne, causée par des sous-types de la bactérie de la famille Chlamydia trachomatis, est principalement observée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Elle se transmet par le sexe anal et éventuellement par le biais de pratiques telles que le fisting et l'utilisation de jouets sexuels ou de lavements.

À noter que la LGV évolue classiquement en trois phases : la primaire, la secondaire et la tertiaire. Lors de la première phase, après l’incubation, apparaît une lésion de type papule (bouton surélevé) ou vésicule qui va ensuite s’ulcérer. Cette lésion, indolore et transitoire, passe presque toujours inaperçue. Vient ensuite la phase secondaire. Une à deux semaines après l’apparition de la première lésion, des adénopathies (gros ganglions douloureux) peuvent apparaître. Une inflammation du rectum et de l’anus peut également survenir. Enfin, si la maladie n’est pas traitée, le troisième stade, appelé tertiaire, peut entraîner de sérieuses séquelles comme un rétrécissement ou une perforation du vagin, du rectum ou du côlon ; un gonflement des organes génitaux ou encore une inflammation du foie ou d’une articulation.

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“Agir immédiatement”

Comme le rappellent les autorités sanitaires, cette tendance souligne la nécessité urgente d’agir immédiatement pour prévenir la transmission et atténuer l’impact des IST, et notamment de la lymphogranulomatose vénérienne, sur la santé publique. Ainsi, comme le rappelle l’ECDC, cette infection peut être évitée grâce à l’utilisation de préservatifs.

En cas de doute, il est fortement recommandé d’aller se faire dépister. La lymphogranulomatose vénérienne est généralement diagnostiquée par une prise de sang ou par un prélèvement. Son traitement repose sur la prise d’antibiotiques.