Attentat terroriste à Bruxelles : l'auteur présumé des tirs a été abattu par la police belge

Le suspect dans l'attentat qui a visé deux supporters suédois de football, Abdessalem Lassoued, a été mortellement blessé par les forces de l'ordre belge ce mardi matin. La ministre de l'Intérieur belge l'a confirmé sur X (anciennement Twitter).

La police avait dû ouvrir le feu pour intercepter le suspect lors d'une opération menée dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, selon la même source.

L'homme, radicalisé, était un Tunisien de 45 ans, dont la demande d'asile en Belgique avait été rejetée.

Le suspect a suivi lundi soir vers 19H00 (17H00 GMT) des supporteurs suédois qui étaient montés dans un taxi, peu avant le match Belgique-Suède au stade du Roi Baudouin. Il a "ouvert le feu sur ces personnes qui étaient descendues du taxi, en allant jusqu'à les poursuivre jusqu'à l'intérieur d'un immeuble", a raconté le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw.

Selon la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden, l'arme utilisée lors de l'attaque a été retrouvée à proximité des lieux de l'interpellation.

Vidéo de revendication

Le soir de l'attaque, un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme "se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l'Etat islamique", a souligné le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, qui a été saisi de l'enquête.

"Le terrorisme ne vaincra jamais", a lancé le Premier ministre belge Alexander De Croo lors d'un point de presse matinal, parlant d'une attaque "à l'arme de guerre" et fustigeant un acte "d'une totale lâcheté".

Concernant le suspect "il s'agirait d'un homme d'origine tunisienne qui séjournait illégalement" en Belgique, a précisé M. De Croo. Il a été présenté par les médias comme Abdesalem L., âgé de 45 ans.

Selon le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, ce demandeur d'asile a été condamné en Tunisie "pour des délits de droit commun", mais n'était pas signalé pour un risque terroriste.

La Suède visée ?

L'attaque est survenue lundi peu après 19H00 (17H00 GMT) près de la Place Sainctelette, à Bruxelles, à quelques heures d'un match de qualifications de l'Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin.

Sur le réseau X (anciennement Twitter), le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s'est dit "dévasté" par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters suédois.

D'après les premiers éléments, l'assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu'un chauffeur de taxi, qui a été "grièvement blessé mais serait hors de danger", selon le Premier ministre.

Le match Belgique-Suède a été arrêté à la mi-temps, vers 21H30. Le stade a été évacué progressivement deux heures plus tard, et les supporters suédois conduits sous escorte à l'aéroport pour regagner leur pays.

Appel à l'unité

M. De Croo a présenté ses condoléances à son homologue suédois Ulf Kristersson, et appelé à l'unité dans "le combat contre le terrorisme".

Dans la vidéo de revendication, "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse.

La Suède, dont l'image s'était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d'alerte terroriste, estimant que la menace d'attentats "persistera pendant longtemps".

"A ce stade, aucun élément n'indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne", a encore souligné M. Van Duyse.

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe Etat islamique.

Le plus meurtrier a été perpétré le 22 mars 2016, quand Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts.

Cet attentat avait été commis par une cellule jihadiste pilotée depuis la Syrie et déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 en France (130 morts).