"Atteinte grave à la démocratie": la gauche dénonce la convocation de Panot pour "apologie du terrorisme"

La gauche a condamné ce mardi 23 avril la convocation de la cheffe des députés LFI Mathilde Panot par la police pour "apologie du terrorisme". La majorité et la droite sont quant à elles restées discrètes ou se sont réjouies.

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé "une atteinte grave à la démocratie".

"Le fait que ces événements aient lieu en période de campagne ajoute à la gravité. Cela doit cesser", a-t-il ajouté.

Chez Les Écologistes, Marine Tondelier a apporté son "soutien" à Mathilde Panot et a rappelé son "profond attachement aux libertés publiques", en dénonçant "la loi Cazeneuve de 2014 qui a permis de limiter l'expression politique sous prétexte d'apologie du terrorisme".

"Ces atteintes répétées à la liberté d'expression, pilier de nos droits fondamentaux, mettent à mal notre démocratie. Elles atteignent une ampleur inédite qui vise à intimider et faire taire toute contestation politique, à discréditer toute opposition, en particulier sur le conflit israélo-palestinien", a réagi pour sa part le groupe des députés communistes.

"Convocation inédite et injustifiée d'une députée pour un communiqué de son groupe! Le délit d'apologie du terrorisme, d'une extrême gravité, doit être établi sur des bases solides et ne pas être détourné pour entraver la liberté d'expression qui doit être pleinement respectée!", a renchéri le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

"Cette convocation est inacceptable"

La majorité, la droite et l'extrême droite sont restées plutôt discrètes sur la convocation de la présidente du groupe parlementaire insoumis.

"On ne peut pas prétendre écrire la loi à l'Assemblée et refuser qu'elle s'applique à soi-même en dehors. Arrêtez de vous victimiser. Vous radicalisez volontairement vos discours et vos actes et franchissez toutes les limites. La loi est là pour vous le rappeler", a écrit la députée Renaissance Anne-Laurence Petel.

"C'est bien que la présidente Panot réponde des choses qu'elle soutient, qu'elle porte ou qu'elle assume quand la justice la questionne. Je pense que l'instrumentalisation du conflit n'est pas un fond de commerce digne", estime en privé un membre du gouvernement.

À l'inverse, chez les Insoumis, on resserre les rangs autour de la présidente du groupe, même chez les "frondeurs", opposés à la direction.

"Cette convocation est inacceptable, intolérable... et très inquiétante pour nos libertés collectives, quelles que soient nos opinions. Tous les démocrates et les républicains doivent se rassembler pour dire 'stop'!", a estimé le député Alexis Corbière.

Pour le président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, Éric Coquerel, "ce qu'on nous reproche, c'est une analyse politique, ce qui est gravissime. C'est la liberté d'opinion qui est attaquée".

"Que toutes les personnalités, les forces collectives, les médias, les citoyennes et les citoyens attachés à la démocratie se réveillent: l'intimidation subie par Mathilde Panot dit la pente liberticide de notre régime", a ajouté Clémentine Autain.

Article original publié sur BFMTV.com