Attaque dans un lycée d’Arras : l’assaillant mis en examen et écroué avec son frère

Des policiers devant l’entrée du lycée Gambetta d’Arras le 14 octobre.
DENIS CHARLET / AFP Des policiers devant l’entrée du lycée Gambetta d’Arras le 14 octobre.

TERRORISME - Sa garde à vue a duré 96 heures. L’assaillant ayant poignardé à mort un enseignant à Arras a été mis en examen ce mardi 17 octobre puis écroué, quatre jours après cette attaque revendiquée au nom de l’organisation État islamique, qui a replongé la France dans l’effroi face aux attentats jihadistes. Son petit frère a également été écroué et l’un de leur cousin mis en examen.

Mohammed M. a été mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué à l’AFP son avocat. Après un débat à huis clos, un juge des libertés et de la détention a décidé de son placement en détention provisoire, comme l’avait requis le Pnat.

« Il est temps de laisser place à l’instruction. M. Mogouchkov décide de s’expliquer et s’expliquera devant les juges d’instruction », a déclaré à la presse son conseil, Me Verlaine Etam Sone. « Il ne ménagera aucun effort pour donner toutes les explications nécessaires à la justice ».

Le frère écroué et le cousin mis en examen

« Mon client apportera des réponses précises au fil de l’instruction et se tient à la disposition de la justice », a assuré à l’AFP Me Verlaine Etam Sone, avant l’audience devant un juge des libertés et de la détention, qui doit décider de sa détention provisoire ou de son placement sous contrôle judiciaire.

À l’audience, l’assaillant est apparu avec une veste grise, les cheveux mi-longs tirés en arrière, la barbe naissante. Il a souri aux journalistes au moment où ces derniers sont entrés dans la salle. Puis, regardant droit devant lui, les sourcils froncés, il a écouté le procureur demander le huis clos.

Le petit frère de l’assaillant, âgé de 16 ans, a également été mis en examen pour complicité d’assassinat et de tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué à l’AFP son avocat, Me Ambroise Vienet-Legué.

Ce frère, lui aussi placé en détention provisoire, est suspecté d’avoir « apporté un certain soutien » à l’assaillant, notamment sur « le maniement des couteaux », avait expliqué plus tôt mardi le procureur de la République antiterroriste, Jean-François Ricard devant la presse.

Leur cousin, âgé de 15 ans et soupçonné d’avoir été « informé du projet » sans « rien faire pour l’en empêcher » selon M. Ricard, a également été mis en examen mardi.

Mis en cause pour abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne, l’adolescent fait l’objet d« ’une mesure éducative judiciaire provisoire comportant un placement », a indiqué le Pnat dans la nuit de mardi à mercredi.

Dix gardes à vue dans son entourage levées

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis l’ouverture d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, assassinat en relation avec une entreprise terroriste, complicité de ces deux derniers crimes et abstention volontaire de commettre un crime.

Depuis vendredi, cent témoins ont été entendus et treize personnes ont été placées en garde à vue. Dix gardes à vue qui concernaient son « cercle familial proche » ou ses « relations » ont été « levées au cours de l’enquête de flagrance en l’absence d’éléments à ce stade permettant de démontrer que ces personnes interpellées ont pu avoir un rôle précis dans l’action terroriste de Mohammed M. », selon le procureur.

Les motivations de l’agresseur, né dans la République russe à majorité musulmane d’Ingouchie, fiché pour radicalisation islamiste, « ont pu être éclaircies par les déclarations de certains de ses proches, par les propos tenus par lui-même sur place et par une vidéo tenue devant un monument aux morts » avant l’attaque, a précisé Jean-François Ricard. L’assaillant avait longuement « prêté allégeance » à l’organisation État islamique dans un fichier audio retrouvé sur son téléphone.

Dominique Bernard, professeur de lettres de 57 ans, est décédé dans l’attaque. Le pronostic vital des trois autres personnes blessées n’est plus engagé à ce jour, selon le magistrat.

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