Assistants d'eurodéputés du FN : Marine Le Pen se dit "confiante" face à son procès
Deux juges d'instruction financiers ont ordonné vendredi le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Marine Le Pen, du Rassemblement national et de 26 autres personnes, soupçonnés d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016. Marine Le Pen a affirmé dimanche y aller avec "tranquilité".
"Nous allons à ce procès avec tranquillité". Invitée ce dimanche 10 décembre sur Europe 1 et CNews, la cheffe des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a voulu se montrer sereine face à son procès qui se profile en 2024 dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires du Front national.
Deux juges d'instruction financiers ont ordonné vendredi le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Marine Le Pen, du Rassemblement national et de 26 autres personnes, soupçonnés d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016.
La candidate à la présidentielle de 2022 s'est dite dimanche "pas particulièrement étonnée" de cette décision, même si les juges ont fait une "analyse juridique" que Marine Le Pen rejette.
"Nous contestons formellement les accusations qui sont portées et qui ne sont que, en réalité, le copier-coller de la vision du Parlement européen et de ses technocrates", a-t-elle déclaré.
Un détournement des fonds de l'Union européenne soupçonné
L'ancienne présidente du parti (2011-2022) est présentée, dans l'ordonnance de renvoi signée vendredi par les deux juges d'instruction financiers et consultée par l'AFP, comme "l'une des principales responsables du système ainsi mis en place alors qu'elle avait été avisée par ses échanges avec le trésorier du parti, dès 2013, de la nécessité de soulager les finances du FN".
L'enquête a débuté en mars 2015, lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l'office anti-fraude de l'UE d'éventuelles irrégularités commises par le Front national (rebaptisé RN depuis) concernant des salaires versés à des assistants parlementaires. Les investigations ont ensuite été confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens.
Les magistrats soupçonnent le RN d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l'Union européenne à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Ces derniers auraient travaillé en réalité totalement ou en partie pour le RN, lui permettant ainsi des économies substantielles de salaires. Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.
Marine Le Pen se dit "confiante"
Des faits que le RN conteste: "les députés européens RN sont des parlementaires d'opposition, élus par le peuple français pour défendre leurs idées, et leurs assistants parlementaires ne sont pas de simples fonctionnaires du Parlement européen mais ont un rôle technique et politique pour assister leur député dans cette tâche", avait affirmé l'entourage de Marine Le Pen à BFMTV vendredi.
Les assistants parlementaires ont par ailleurs le droit "d'avoir des activités militantes, locales comme nationales, au sein du Rassemblement national" avait souligné cette même source.
Sur Europe 1 et CNews, la cheffe des députés RN a affirmé être "confiante sur le fond" et sur "la forme" dans cette affaire, dénonçant aussi les procès qui "ont vocation à tétaniser les élus".
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Borne accuse le RN d'"alimenter les polémiques" et de voter contre les mesures antiterroristes