"Assez loin de la représentation de notre pays": Gérard Larcher critique "les textes" d'Aya Nakamura

Érigé par l'extrême droite, le débat autour d'Aya Nakamura - pressentie pour chanter du Édith Piaf en ouverture des Jeux olympiques 2024 de Paris - fait également réagir à droite. "Ce n'aurait pas été mon choix", a indiqué Gérard Larcher ce jeudi 14 mars sur France 2.

Estimant que la désignation aurait dû se faire de manière collective, le président Les Républicains du Sénat a pointé un "choix un peu disruptif" d'Emmanuel Macron, même si rien n'est officiel pour l'instant.

L'Express a indiqué, jeudi 29 février, que la chanteuse franco malienne aurait évoqué avec le chef de l'État son éventuelle participation à la cérémonie d'ouverture des JO. Sans que les deux intéressés ne confirment cette rumeur par la suite.

"Catchaca, une ode à la levrette"

Mais cela n'empêche pas les critiques. "Quand je regarde le texte de ses chansons, je trouve qu'on est assez loin de la représentation de notre pays", déplore Gérard Larcher. Invité à en dire plus, le deuxième personnage de l'État interroge: "Écoutez, vous voulez que je le dise sur votre plateau?".

Puis, il se lance dans une critique du hit "Djadja" - qui compte plus de 950 millions de vues sur You Tube - évoquant une "ode à la levrette", en référence au mot "Catchana" de la chanson qu'il écorche au passage: "Catchaca", dit-il pour évoquer ce terme faisant référence à la position sexuelle de la levrette.

Gérard Larcher refuse ensuite de se prononcer sur un ou une artiste qui aurait eu sa préférence, insistant à nouveau sur un choix qui "aurait dû être collectif".

"Racisme"

Les critiques du patron du Luxembourg interviennent après celles de l'extrême droite qui dénonce les libertés de langage que prend Aya Nakamura avec la langue française. Un pic a été atteint ce week-end. Des huées ont surgi à l'évocation de l'artiste dimanche, lors d'un premier grand meeting de campagne des élections européennes de Reconquête!, parti d'extrême droite d'Éric Zemmour.

En outre, un groupuscule de l'ultradroite, Les Natifs, a posté sur ses réseaux une photo d'une banderole tendue par une dizaine de ses membres sur les bords de Seine. "Y'a pas moyen Aya, ici c'est Paris, pas le marché de Bamako!", peut-on y lire. "Y'a pas moyen" renvoie à son hit "Djadja".

Aya Nakamura a réagi à cette banderole sur ses réseaux sociaux, fautes d'orthographes comprises: "Vous pouvez être raciste mais pas sourd... C'est sa qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d'état numéro 1 en débats ect mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal".

Les organisateurs des Jeux se sont dits lundi soir "choqués" par "les attaques racistes", visant la chanteuse. Ministre de la Culture, Rachida Dati a mis en garde mardi contre les "prétextes pour s'attaquer à quelqu'un par pur racisme".

La reine du r'n'b francophone a également reçu le soutien de plusieurs artistes, dont Dadju, mais aussi celui du metteur en scène Thomas Jolly, chargé de la cérémonie d'ouverture des JO, qui s'est dit sur ses réseaux "profondément choqué par le racisme dont est victime Aya Nakamura". Cette dernière a de son côté remercié sa communauté mardi sur le réseau X "pour le soutien" reçu.

Article original publié sur BFMTV.com