Assassinat de Martinez Zogo : être journaliste de plus en plus dangereux en Afrique

La consternation est totale et les condamnations pleuvent de partout. Mais ce crime ignoble commis sur la personne de Martinez Zogo pourrait encore demeurer impuni, comme le sont les assassinats de nombreux journalistes à travers le monde, comme ceux du Burkinabè Norbert Zongo et ces Français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, pour ne citer que ces grains du trop long chapelet de journalistes tués parce qu’ils n’accomplissaient que leur devoir, celui de faire jouir leurs semblables de leur droit d’être informés.

On ne saurait occulter la mort, le mercredi [18 janvier], dans un accident de la route, dans des conditions suspectes, selon l’ONG Human Rights Watch, du journaliste rwandais John Williams Ntwali, 44 ans. Le désormais ex-rédacteur en chef du journal The Chronicles était celui-là même qui osait émettre des critiques ouvertes contre le régime en place et donnait régulièrement la parole aux dissidents du pouvoir, sur la chaîne Pax TV, qu’il a fondée sur YouTube.

Enlevé le 17 janvier, retrouvé mort le 22 de ce même mois ! Ce fut le triste destin de Martinez Zogo, journaliste à forte audience, sur la radio Amplitude FM, dont il était le directeur et sur laquelle il animait l’émission Embouteillage où les affaires sales, qui dénonçait à foison les détournements de l’argent public et autres comportements inciviques. Ce micro explosif tenu par le journaliste camerounais est désormais muet, pour le plus grand plaisir des prédateurs de la presse et des nombreuses personnes pour qui la liberté d’expression est urticante. Cette voix dérangeante pour certains, mais indispensable pour la moralisation de la société, a été éteinte pour de bon.

Mort atroce que fut celle de notre confrère, dont le corps a été découvert nu, portant des traces de sévices inhumains et en état de putréfaction avancé, selon les premières constatations. Un “assassinat odieux” dénoncé par le Syndicat national des journalistes du Cameroun. Du reste, les membres de ce regroupement qui défend les intérêts de la corporation, craignent, à juste titre, que les conséquences de cet acte ignoble restreignent davantage “la liberté et la sécurité au Cameroun”. Le crime de trop !

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