Assad reste en mesure de mener des attaques chimiques, selon le Pentagone

L'armée du président syrien Bachar al Assad reste en mesure de mener des attaques chimiques limitées, même si rien n'indique que l'une d'elle est en préparation, a estimé jeudi le Pentagone. /Photo prise le 14 novembre 2017/REUTERS/SANA

WASHINGTON (Reuters) - L'armée du président syrien Bachar al Assad reste en mesure de mener des attaques chimiques limitées, même si rien n'indique que l'une d'elle est en préparation, a estimé jeudi le Pentagone.

"Ils ont conservé une capacité résiduelle, qui est probablement répartie dans une multitude de sites à travers le pays", a affirmé le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Kenneth McKenzie.

Selon quatre sources proches du dossier interrogées par Reuters, l'armée américaine a conclu que les frappes aériennes menées la semaine dernière par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne en Syrie ont n'ont eu qu'un impact limité sur les capacités du régime syrien à mener d'autres attaques chimiques.

Ces conclusions contrastent avec celles de la présidence américaine qui affirmait que les frappes aériennes occidentales ont touché le coeur du programme d'armes chimiques syrien.

Etats-Unis, France et Grande-Bretagne ont détruit trois cibles, la plus importante d'entre elles étant le Centre de recherche et de développement de Barzeh qui serait, selon le renseignement américain, impliqué dans l'élaboration des armes chimiques syriennes.

Mais d'après les sources interrogées par Reuters et qui se sont exprimés sous le sceau de l'anonymat, certains éléments laissent penser que le stock syrien d'armes chimiques n'était pas intégralement entreposé dans les trois cibles visées.

Certaines de ces armes sont stockées dans des écoles et dans des immeubles d'habitation qualifiés par l'une des sources de Reuters de "boucliers humains".

Si les sources de Reuters admettent que la destruction du centre de recherche de Barzeh a sans doute eu un impact sur les capacités du régime, elles soulignent qu'une grande quantité d'autres dispositifs chimiques sont restés dissimulés.

(John Walcott et Phil Stewart, avec Idrees Ali, Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français, édité par Tangi Salaün)