« Icon of French Cinema » : sur Arte, les flash-back bouleversants de Judith Godrèche

L'actrice et réalisatrice Judith Godrèche lors du 49e Festival du cinéma américain à Deauville (Calvados), le 2 septembre 2023.  - Credit:Loïc Venance/AFP
L'actrice et réalisatrice Judith Godrèche lors du 49e Festival du cinéma américain à Deauville (Calvados), le 2 septembre 2023. - Credit:Loïc Venance/AFP

« J'ai horreur d'attendre, pas vous ? » Judith Godrèche a 18 ans, en 1990, lorsqu'elle apostrophe ainsi, blouson de cuir et sourire franc, le journaliste qui l'interviewe. Cette année-là, elle est révélée par La Désenchantée, un film de Benoît Jacquot qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin.

Judith Godrèche est alors une jeune femme pressée. D'être émancipée par la loi, dès 15 ans, ce que lui permettra de faire son père. De quitter au même âge l'école, où elle s'ennuie. D'embrasser une carrière de comédienne après un premier rôle important, à 14 ans, dans Les Mendiants, de Benoît Jacquot déjà. De quitter le domicile familial pour s'installer avec ce même Jacquot, de vingt-cinq ans son aîné – il a alors 40 ans.

Ivre morte

Cette relation, qui a duré six ans, Judith Godrèche la raconte dans Icon of French Cinema, sans jamais identifier le réalisateur. Arte diffuse à partir du 21 décembre (sur son site) et du 28 décembre (à la télévision) cette série qu'elle a écrite, réalisée, dont elle a trouvé elle-même les financements, et dans laquelle elle joue. Elle y interprète avec humour et dérision son propre rôle et raconte, en y ajoutant une bonne dose de fiction, son retour d'exil aux États-Unis, où elle est partie travailler en 2015, et sa tentative de se refaire une place dans le cinéma français, aidée par son agente (formidable Liz Kingsman).

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