Arrestation d’Ovidio Guzman : l’extradition du fils d’El Chapo vers les États-Unis suspendue

Sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis septembre 2019 aux États-Unis, Ovidio Guzman devrait rester pour un temps au Mexique, où il fait déjà l’objet de poursuites judiciaires.

MEXIQUE - Nouveau rebondissement après la sanglante opération pour mettre la main sur le fils du célèbre narcotrafiquant « El Chapo ». Après son arrestation jeudi 5 janvier lors d’un impressionnant coup de filet de la police mexicaine, Ovidio Guzman aurait dû être extradé vers les États-Unis dès vendredi. Toutefois, un juge fédéral de Mexico a décidé de suspendre cette démarche.

De simples formalités de la loi empêcherait actuellement le Mexique de livrer celui que l’on surnomme « El Raton » (la souris), sous le coup d’un mandat d’arrêt américain depuis le 19 septembre 2019, comme l’avance CNN. Considéré par les États-Unis comme « un éminent membre du cartel de Sinaloa », l’homme de 32 ans va devoir patienter plusieurs dizaines de jours au Mexique avant de connaître son avenir.

Dès jeudi, le ministre mexicain des Affaires étrangères avait confirmé l’existence d’un mandat d’arrêt sur le sol américain contre Ovidio Guzmán, tout en prévenant que son extradition ne serait pas immédiate. Outre les « formalités » précédemment évoquées, le fils de Joaquin « El Chapo » Guzman fait également l’objet de poursuites judiciaires en cours au Mexique, retardant son transfert vers le pays voisin.

CNN cite également le réseau mexicain Televisa et plusieurs autres médias mexicains selon lesquels un juge fédéral aurait ordonné la détention préventive aux fins d’extradition d’Ovidio Guzmán pour une durée de 60 jours, à la suite d’une audience à la prison fédérale d’Altiplano, où le fils Guzman est actuellement prisonnier.

Déjà arrêté et relâché en 2019

Aux États-Unis, « El Raton » est recherché par les autorités américaines pour trafic de cocaïne, de méthamphétamine et de marijuana. Selon les autorités américaines, Ovidio Guzman aurait même la main sur plusieurs laboratoires clandestins qui produisent entre 1 360 et 2 200 kilogrammes de méthamphétamine par mois.

Le cartel de Sinaloa, dont il fait partie, est d’ailleurs considéré par l’Agence américaine antidrogue (DEA) comme le principal responsable du trafic de fentanyl, une drogue 50 fois plus puissante que l’héroïne, qui a causé de nombreux décès par overdose aux États-Unis.

En octobre 2019, il avait été brièvement arrêté, puis relâché sur ordre du président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador après un violent soulèvement à Culiacan consécutif à son arrestation. Le président s’était alors justifié de cette décision critiquée, arguant qu’un bain de sang avait été évité. Ce qui n’a pas été le cas lors de cette nouvelle arrestation, où 29 personnes ont trouvé la mort, 10 militaires et 19 criminels présumés, selon Luis Cresencio Sandova, secrétaire à la Défense mexicain.

VIDÉO-L’arrestation d’un des fils d’”El Chapo” provoque des scènes de chaos au Mexique