Archéologie : une technologie de pointe révèle les origines grecques de Marseille

En 1999, le chantier de la future bibliothèque de l’Alcazar à Marseille révèle un épais mille-feuilles de trésors archéologiques. "Le site, exceptionnel, raconte les vingt-six siècles de l’histoire de la ville, explique Marc Bouiron l’archéologue en charge des fouilles. Les couches les plus profondes remontent ainsi au Ve siècle avant notre ère, soit l’époque de sa fondation. A l’époque, Massilia, avec ses habitats fortifiés, ses rues à angles droits, ses monuments et ses temples, est une véritable cité, la première de Gaule en fait", poursuit le spécialiste. "Ici, nous sommes en périphérie de la cité antique, dans les anciennes carrières d’argile de la cité antique."

Dans ces fosses, d’énormes blocs de pierre appartenant au même monument (sans doute grec) ont été trouvés. Leur disposition indique qu’ils ont été volontairement jetés là. "D’ordinaire, quand on détruit un bâtiment, on réutilise les matériaux, car cette matière première est très recherchée, souligne Marc Bouiron. Ici, les pierres jetées ont été projetées du haut de la colline vers les fosses, vers 480 avant notre ère". Ce qui rappelle la Damnation memoriae antique, qui consistait à bannir de la mémoire collective, un évènement ou une personne. "On ne connait pas encore la nature du bâtiment, explique le chercheur. Peut-être était-ce une terrasse funéraire, une exèdre (une salle circulaire où l’on conversait) ou un monument se rapportant à une famille tombée en disgrâce".

La réponse se trouve peut-être sur les blocs (...)

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