Arabie saoudite : plus de 900 pèlerins sont morts pendant le hajj, surtout à cause de la canicule

Des diffuseurs de brume rafraîchissent les pèlerins musulmans au pied du mont Arafat en Arabie saoudite,  lors du Hajj, le 15 juin 2024.
FADEL SENNA / AFP Des diffuseurs de brume rafraîchissent les pèlerins musulmans au pied du mont Arafat en Arabie saoudite, lors du Hajj, le 15 juin 2024.

INTERNATIONAL - Une chaleur mortelle. 922 pèlerins sont décédés pendant le hajj en Arabie saoudite, selon un décompte de l’AFP réalisé ce mercredi 19 juin à partir de données fournies par différents pays. Cette année, lors de ce grand pèlerinage musulman annuel, les températures ont dépassé la barre des 52 degrés Celsius, un seuil dangereux pour le corps humain.

La majorité des pèlerins tués lors du hajj, qui s’est déroulé la semaine dernière à La Mecque, la ville la plus sainte de l’Islam dans l’ouest de l’Arabie saoudite, sont de nationalité égyptienne. 600 Égyptiens sont morts, selon un diplomate arabe, qui précise que « tous les décès (nouvellement annoncés) sont dus à la chaleur ». Plusieurs autres pays ont annoncé des morts cette année, comme la Jordanie, la Tunisie, l’Indonésie, l’Iran ou le Sénégal.

Les proches cherchent dans les hôpitaux et sur les réseaux sociaux

Mabrouka bint Salem Shoushana, une septuagénaire de Tunisie, est portée disparue depuis le temps fort du pèlerinage samedi au mont Arafat, a dit à l’AFP son mari, Mohammed. Parce qu’elle n’était pas enregistrée et n’avait pas de permis officiel pour le hajj, elle n’a pas pu accéder aux installations climatisées qui permettent aux pèlerins de se rafraîchir après des heures de prières en plein air, a-t-il expliqué. « Elle avait tellement chaud et elle n’avait aucun endroit où dormir. Je l’ai cherché dans tous les hôpitaux. Et jusqu’à présent je ne sais rien sur elle », déplore-t-il.

Il est loin d’être le seul à avoir désespérément besoin d’informations. Facebook et d’autres réseaux sociaux ont été inondés de photos de personnes disparues et de demandes d’informations.

Ghada Mahmoud Dawoud, une Égyptienne est portée disparue depuis samedi. « J’ai reçu un appel de sa fille en Égypte me demandant de publier sur Facebook un message qui pourrait aider à la retrouver », a déclaré un ami de la famille basé en Arabie saoudite, qui a requis l’anonymat. Avant d’ajouter : « Nous ne l’avons pas trouvée sur la liste des personnes décédées, ce qui nous donne l’espoir qu’elle est encore en vie. »

+0,4 degré tous les dix ans

Le hajj, l’un des plus grands rassemblements religieux au monde, est l’un des cinq piliers de l’islam et les musulmans qui en ont les moyens doivent l’accomplir au moins une fois dans leur vie.

Il subit de plus en plus les effets du changement climatique, a averti une étude saoudienne publiée en mai selon laquelle les températures sur les sites où se déroulent les rituels augmentent de 0,4 degré Celsius tous les dix ans.

Des journalistes de l’AFP à Mina, près de La Mecque, ont vu lundi des pèlerins se verser des bouteilles d’eau sur la tête alors que des bénévoles distribuaient des boissons fraîches et des glaces. Les autorités saoudiennes ont conseillé aux fidèles d’utiliser des ombrelles, de boire beaucoup et d’éviter de s’exposer au soleil durant les heures les plus chaudes de la journée. Mais de nombreux rituels se font dehors et en pleine journée.

Certains pèlerins ont également dit avoir vu des corps gisant sur le bord de la route et des ambulances semblant parfois débordées.

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