Après le succès d'Ariane 6, "les esprits sont déjà tournés vers le deuxième lancement"

Premier vol réussi pour Ariane 6 qui a décollé le 9 juillet à 21h00, heure de métropole, depuis Kourou en Guyane. Un succès "historique", se réjouit dans un entretien avec Sciences et Avenir Pierre Guilhem du CNES, responsable du pas de tir du lanceur européen.

ENTRETIEN. La longue attente a pris fin. Le nouveau lanceur lourd européen Ariane 6 a réussi son premier vol. Le 9 juillet 2024, à 21h00 précises (heure de métropole), la fusée s'est élancée depuis le Centre spatial guyanais à Kourou. Ariane 6 succède à Ariane 5, dont le dernier vol a eu lieu il y a un an. Le lanceur n'est pas réutilisable, mais il est modulaire et polyvalent ; il existe ainsi en deux versions, A62 (deux propulseurs d'appoint) et A64 (quatre), qui doivent lui permettre de s'adapter avec davantage de flexibilité à ses différentes missions. Ce vol inaugural, nom de code VA262, a testé les capacités du lanceur et transporté plusieurs charges utiles, dont des satellites de différentes organisations, correctement placés en orbite. Le directeur général de l'ESA (Agence spatiale européenne), Josef Aschbacher, a souligné dans un communiqué de presse l'importance de ce lancement : "Assister à cet événement historique qu’est le décollage réussi du lanceur européen Ariane de nouvelle génération est pour moi un grand privilège." Sciences et Avenir a contacté à Kourou le chef de projet des moyens Sol d'Ariane 6 : Pierre Guilhem du CNES (Centre national d'études spatiales), responsable du pas de tir du nouveau lanceur, a répondu à nos questions.

Sciences et Avenir : Un peu plus de 24 heures après le tir, où vous trouvez-vous ?

Pierre Guilhem : Je me trouve avec les équipes dans le "Centre de lancement numéro 3", depuis lequel nous avons mené les opérations finales de chronologie. Ce lieu est surnommé le "bunker" parce qu'il est placé au milieu des ensembles de lancement d'Ariane. Ce n'est pas la salle souvent vue à la télévision : le bâtiment Jupiter est, lui, situé à une quinzaine de kilomètres du pas de tir. Jupiter, où se trouvent tous les officiels et le grand mur d'images, contrôle ce qui se passe en vol, tandis qu'ici, au bunker, nous avons la main sur les opérations de remplissage du lanceur et tous les systèmes qui communiquent avec lui ; c'est de là que [...]

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