Après le séisme au Maroc, une course contre-la-montre pour retrouver des survivants

Le tremblement de terre a fait plus de 2 100 morts et plusieurs milliers de blessés.

Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, poursuivent ce lundi 11 septembre l’intense recherche des survivants et continuent de venir en aide à des centaines de sans-abri dont les maisons ont été rasées, après le séisme survenu tard vendredi soir (photo à Imi N'Tala, près d’Amizmiz, dimanche 10 septembre)

MAROC - La course contre la montre se poursuit. Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, poursuivent ce lundi 11 septembre l’intense recherche des survivants et continuent de venir en aide à des centaines de sans-abri dont les maisons ont été rasées, après le séisme survenu tard vendredi soir, qui a fait 2 122 morts – dont 4 Français – et 2 421 blessés, selon le dernier bilan.

Le Maroc a annoncé dimanche dans la soirée avoir répondu favorablement « à ce stade » aux offres de quatre pays d’envoyer « des équipes de recherche et sauvetage » : l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis. Ces équipes sont entrées en contact avec leurs homologues au Maroc en vue de coordonner leurs efforts, a précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

L’Espagne a déjà envoyé au Maroc 86 secouristes accompagnés de chiens spécialisés dans la recherche de victimes, tandis qu’un vol humanitaire qatari a décollé dimanche soir de la base aérienne d’Al-Udeid, dans la banlieue de Doha. D’autres offres, notamment celles de la France, des États-Unis ou d’Israël, pourraient être acceptées à l’avenir « si les besoins devaient évoluer », a ajouté le ministère.

Solidarité

En attendant le déploiement des équipes de sauvetage étrangères sur le terrain, les autorités marocaines ont commencé à dresser des tentes dans le Haut-Atlas, où des villages ont été entièrement détruits par le séisme.

Des secouristes, volontaires et membres des forces armées s’activent de leur côté pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres, notamment dans des villages de la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme au sud de la cité touristique de Marrakech, dans le centre du royaume.

Face à l’ampleur de la destruction, la solidarité s’organise à Marrakech où de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux pour donner du sang pour les victimes. « Nous sommes en train de collecter des denrées alimentaires pour aider les zones touchées par le tremblement de terre », a déclaré à l’AFP Ibrahim Nachit, membre de l’association Draw Smile qui prévoit aussi l’envoi d’une « caravane médicale » aux zones les plus sinistrées.

La Croix-Rouge internationale a alerté sur l’importance de l’aide humanitaire à venir. Les « 24 à 48 heures (sont) critiques » et il y aura des besoins pour « des mois voire des années ».

Le patrimoine touché

En plus des pertes humaines et des villages détruits, le patrimoine architectural du royaume a été affecté par le séisme. À Marrakech, sur les 700 hectares de la médina, la vieille ville, les dommages sont par endroits impressionnants.

Les remparts du XIIe siècle qui entourent la cité impériale, fondée vers 1070 par la dynastie des Almoravides, sont en partie défigurés.

« On peut d’ores et déjà dire qu’ils (les dégâts) sont beaucoup plus importants qu’on ne l’attendait. Nous avons constaté des fissures importantes sur le minaret de la Koutoubia, la structure la plus emblématique, mais aussi la destruction quasi-complète du minaret de la mosquée Kharbouch » sur la place Jemaa el-Fna, note Eric Falt, directeur régional du Bureau de l’Unesco pour le Maghreb.

Le tremblement de terre survenu tard vendredi soir, de magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc. C’est le tremblement de terre est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960. Près de 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.

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