Après la relaxe de Dupond-Moretti, Borne le confirme à son poste de ministre de la Justice
POLITIQUE - Il reste. Élisabeth Borne a rapidement réagi à la relaxe prononcée par la Cour de justice de la République ce jeudi 29 novembre en confirmant Éric Dupond-Moretti à son poste. L’ancien ténor du barreau, déclaré « non coupable » par la CJR à l’issue de son procès pour « prise illégale d’intérêt », va donc rester place Vendôme et pourra poursuivre ses missions de ministre de la Justice.
« Le garde des Sceaux va pouvoir continuer à mener son action au sein de l’équipe gouvernementale, au service des Français. Je m’en réjouis », a ainsi écrit la cheffe du gouvernement sur les réseaux sociaux, après avoir laissé entendre il y a plusieurs semaines qu’il devrait démissionner en cas de condamnation.
La Cour de justice de la République a rendu sa décision et relaxé Éric Dupond-Moretti.
Le garde des Sceaux va pouvoir continuer à mener son action au sein de l’équipe gouvernementale, au service des Français. Je m’en réjouis.— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) November 29, 2023
Les juges de la CJR, en majorité des parlementaires, n’ont pas suivi les réquisitions de l’accusation qui avait réclamé un an de prison avec sursis à la fin de ce procès inédit d’un ministre de la Justice en exercice.
« Émotion énorme »
« C’est ce que l’on espérait, c’est ce que le droit dictait. C’est évidemment une satisfaction, une émotion énorme (...). La Cour de justice de la République a jugé que le ministre de la Justice était innocent », a immédiatement réagi devant la presse l’avocate d’Éric Dupond-Moretti, Me Jacqueline Laffont. Le ministre de la Justice, qui n’a pas fait de déclaration à la presse, a lui rejoint l’Élysée où il est reçu par le président de la République depuis 16 heures.
Devant la CJR, l’ancien avocat - qui est resté à son poste de ministre de la Justice avant et pendant son procès - n’a cessé de jurer avoir laissé loin « derrière lui » ses vieux différends avec les magistrats, n’ayant plus qu’un unique but, « réussir son ministère ». Le reste, avait-il martelé : « Je m’en fous ».
L’annonce de cette relaxe commence déjà à provoquer des réactions politiques : les députés du groupe LFI ont appelé à la suppression de la CJR, « juridiction d’entre-soi systématiquement partiale ». La cour a considéré dans ses motivations que « l’élément matériel » de la prise illégale d’intérêts était bien constitué mais pas « l’élément intentionnel ».
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