Après Merah, le directeur de l'école juive «vis en marge de la vie»

Najat Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve, durant l'hommage aux victimes de Mohamed Merah, le 15 mars 2015.

Toulouse honorait jeudi la mémoire des victimes de Mohammed Merah, trois ans après les faits. Le directeur de l'école juive et père de l'une des victimes a témoigné pour la première fois.

C’était il y a trois ans, jour pour jour. Après avoir assassiné trois militaires dans les jours précédents, Mohamed Merah entrait dans l’école juive Ozar-Hatorah et tuait trois enfants et le père de deux d’entre-eux, lui-même enseignant de l’établissement. Jeudi, Toulouse a rendu hommage aux victimes, dans l’intimité de l’école d’abord, puis avec un dépôt de gerbe silencieux dans le centre-ville de Toulouse, en présence du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, de la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, et de Nicolas Sarkozy.

Au lendemain de l’attentat au musée Bardo de Tunis et deux mois après l’attaque contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher de Vincennes, la présidente régionale du Crif, Nicole Yardeni, a souhaité faire de cette commémoration une «mobilisation contre l’obscurantisme».

Pour l’occasion, Yaacov Monsonego, directeur de l’école, s’est confié pour la première fois sur le meurtre de sa fille, au micro de France Inter. «Pour moi, il n’y a pas de date, a-t-il déclaré au sujet de cette commémoration. Je vis avec ça tous les jours. Je vis en marge de la vie. Plus rien n’a le même goût. […] Je cherche [ma fille] partout à l’école. Je vois son ombre assise dans la cour. Je vois son ombre partout.»

«Transmettre des valeurs»

L’enseignant et son épouse n’ont cependant pas souhaité quitter l’école, leur «bébé», même si cette dernière a récemment pris «du recul». Ils souhaitent continuer à «transmettre des valeurs, faire [des élèves] de bons citoyens. Des Juifs fiers de leur culture, de leur judéïté, au sein de la cité».
Yaacov Monsonego ajoute qu’aucun des 25 professeurs n’a quitté l’établissement depuis le drame. Plus personnelement, il évoque son travail, qui l’aide à supporter la douleur : «à l’école par exemple, je traite les problèmes. Mais une fois que (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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