Après la Lune, l’Inde vise le Soleil avec le lancement réussi de la sonde Aditya-L1

Le vaisseau spatial Aditya-L1 décollant du centre spatial Satish Dhawan à Sriharikota, pour un voyage de quatre mois en direction du Soleil.
Le vaisseau spatial Aditya-L1 décollant du centre spatial Satish Dhawan à Sriharikota, pour un voyage de quatre mois en direction du Soleil.

ESPACE - L’Inde a fait décoller ce samedi 2 septembre la dernière mission de son ambitieux programme spatial pour un voyage vers l’étoile au centre du système solaire. Un nouveau succès indien qui intervient seulement une semaine après avoir réussi à poser un véhicule sans équipage près du pôle Sud de la Lune.

La sonde Aditya-L1, « Soleil » en hindi, a été lancée à 11H50, et une retransmission télévisée en direct a montré des centaines de spectateurs applaudissant à tout rompre dans le bruit assourdissant de l’ascension de la fusée.

« Félicitations à nos scientifiques et ingénieurs », a déclaré le Premier ministre Narendra Modi sur Twitter (récemment rebaptisé X). « Nos efforts scientifiques inlassables se poursuivront afin de développer une meilleure compréhension de l’Univers », a-t-il salué.

Mais si les États-Unis et l’Agence spatiale européenne (ESA) ont déjà placé sur orbite des engins pour étudier le Soleil, à commencer par le programme Pioneer de la NASA dans les années 1960, il s’agit là d’une grande première pour l’Inde.

Si elle réussit, la dernière mission de l’ISRO sera cependant la première à être placée en orbite autour du Soleil par une nation asiatique. Le Japon et la Chine ayant tous deux lancé leurs propres missions d’observation solaire en orbite terrestre.

Un sacré exploit quand on sait que le programme aérospatial indien est doté d’un budget relativement modeste, bien que considérablement augmenté depuis sa première tentative de placer une sonde en orbite autour de la Lune en 2008. Selon les experts du secteur, l’Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce au nombre important d’ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers.

Mieux prévoir les éjections de masse coronale

Prévue pour une durée de quatre mois, cette mission indienne vers le Soleil doit permettre de transporter du matériel scientifique pour observer les couches extérieures de l’étoile au centre de notre système solaire. La mission vise également à mettre en lumière la dynamique de plusieurs autres phénomènes solaires par l’imagerie et la mesure des particules dans la haute atmosphère du Soleil.

« Il s’agit d’une mission ambitieuse pour l’Inde », a déclaré l’astrophysicien Somak Raychaudhury à la chaîne de télévision NDTV dès vendredi. Le chercheur a également expliqué que la sonde étudierait les éjections de masse coronale, un phénomène périodique qui se traduit par d’énormes décharges de plasma et d’énergie magnétique provenant de l’atmosphère du Soleil.

Elles sont si puissantes qu’elles peuvent atteindre la Terre et potentiellement perturber le fonctionnement des satellites. Aditya aidera à prévoir ces phénomènes « et à alerter tout le monde pour que les satellites puissent couper leur alimentation », a développé l’astrophysicien.

Selon lui, « cela nous aidera également à comprendre comment ces choses se produisent et, à l’avenir, nous n’aurons peut-être pas besoin d’un système d’alerte ». Aditya doit pour cela parcourir 1,5 million de kilomètres pour atteindre sa destination, ce qui ne représente encore qu’un pour cent de l’immense distance entre la Terre et le soleil.

Une fois arrivée à destination, les forces gravitationnelles des deux corps célestes s’annulent, ce qui permettra à la mission indienne de rester sur une orbite stable autour du Soleil.

Le satellite d’étude est transporté par la fusée PSLV XL de 320 tonnes, conçue par l’ISRO, qui est l’un des piliers du programme spatial indien et a déjà effectué des lancements vers la Lune et Mars.

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