Après l'attentat de Paris, Éric Dupond-Moretti juge qu'"exiger le risque zéro" n'est "pas possible"

Une pierre dans le jardin de Marine Le Pen cinq jours après l'attentat à proximité de la Tour Eiffel survenu samedi soir. Après une vive passe d'armes ce mardi à l'Assemblée nationale entre Élisabeth Borne et la présidente des députés du Rassemblement national qui a accusé le gouvernement d'"ignorer le terrorisme", Éric Dupond-Moretti lui répond.

"Le premier responsable et peut-être le seul responsable de cet acte terroriste odieux, c'est son auteur. Exiger le risque zéro, voyez-vous, n'existe pas. Exiger cela, ce n'est pas possible", a affirmé le ministre de la Justice ce mercredi sur France 2.

Le RN accuse le gouvernement de ne "pas regarder en face le terrorisme"

Samedi soir, Armand R., un Franco-Iranien de 26 ans, a tué à coups de couteau et de marteau un touriste germano-philippin de 23 ans et blessé légèrement deux autres hommes.

Cette personne fichée S a été interpellée immédiatement après les faits et se trouve depuis en garde à vue dans les locaux de la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris. En 2016, cet individu avait été condamné à de la prison pour un projet d'action violente à La Défense.

Marine Le Pen a accusé le gouvernement de "ne pas regarder en face le terrorisme mais de l'ignorer". Jordan Bardella s'est agacé, lui, de "la responsabilité morale" de Gérald Darmanin, lui demandant d'avoir "honte", après la série d'attentats qui ont touché la France ces derniers mois, avec la mort du professeur Dominique Bernard à Arras et l'attaque d'Annecy.

Le ministre de la Justice se dit "pro-actif"

Éric Dupond-Moretti juge, lui, que les services de l'État ont été à la hauteur, en évoquant précisement le parcours de l'assaillant devant la police puis la justice.

"Ce qu'on doit exiger des dirigeants, c'est que nous soyons pro-actifs. Sur cette affaire, on a quelqu'un qui a été interpellé parce qu'il envisageait un passage à l'acte, il a été condamné, il a été incarcéré", a ainsi avancé Éric Dupond-Moretti.

En 2016, cet individu avait été condamné à de la prison pour un projet d'action violente à La Défense. Il a également été en contact avec les auteurs de l'attentat de Magnanville qui a coûté la vie à un couple de policiers et avec l'un des terroristes qui a tué le père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Armand R. "aurait un problème psychiatrique. Il a eu une une injonction thérapeutique ordonnée par la justice donc il s'est semble-t-il libéré, ce qui aurait alerté sa mère. Il faut d'abord qu'on débriefe très sérieusement pour savoir ce qui s'est passé", a encore asséné le ministre de la Justice.

L'assaillant avait fait l'objet d'un suivi psychiatrique durant plusieurs années avant d'arrêter son traitement médicamenteux en début d'année avec l'accord de son médecin. Il restait suivi depuis. De son côté, Gérald Darmanin a dénoncé, "un ratage psychiatrique" sur BFMTV lundi.

Article original publié sur BFMTV.com