Après 46 ans de carrière "au service de la justice", François Molins prend sa retraite

Il tire sa révérence après avoir consacré plus de 40 ans de sa vie au parquet. François Molins a pris sa retraite vendredi, quatre ans et demi après sa nomination en tant que procureur général près la Cour de Cassation. Il passe la main ce dimanche à l'ancien procureur de Paris Rémy Heitz, dont le Journal officiel a officialisé la nomination ce dimanche par décret.

"C'est avec émotion que je cesse aujourd'hui le métier de magistrat que j'ai exercé avec le même enthousiasme et la même passion pendant 46 ans", a-t-il écrit sur Twitter vendredi.

Bien connu et apprécié des Français notamment pour son sens de la communication, c'est à Carcassonne dans les Pyréenées-Orientales qu'il fait ses premiers pas en tant que magistrat.

Apprécié pour son sens de la communication

Il occupe par la suite des postes dans plusieurs villes de France, de Bastia à Angers en passant par Lyon. Après avoir été pendant deux ans directeur de cabinet de la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie sous Nicolas Sarkozy, il arrive au tribunal de grande instance de Paris en 2011, où il occupe les fonctions de procureur de la République pendant sept ans, jusqu'à son arrivée à la cour de Cassation en 2018.

C'est à partir de 2015, au moment des premiers attentats terroristes, que François Molins se fait connaître du grand public avec des discours rassurants.

"C’est évident qu’il fallait communiquer. Il y avait un besoin de savoir ce qu’il se passait. Mais il faut faire attention à ne pas tomber dans l’immédiateté médiatique", a-t-il récemment déclaré auprès de nos confrères du Monde.

Passes d'armes avec Eric Dupond-Moretti

Dès le premier mandat d'Emmanuel Macron, François Molins se montre très critique envers certaines décisions d'Eric Dupond-Moretti, dénonçant notamment un manque de moyens prégnant des services judiciaires.

Interrogé jeudi sur France 2 quant au regard qu'il porte sur les émeutes qui suivent la mort de Nahel M., 17 ans, à Nanterre, François Molins a déclaré avoir "peur" que les événements prennent la même tournure que ceux de 2005, pour lesquels l'état d'urgence avait été déclenché après des scènes de violence liées à la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois.

"Je trouve que ça démarre très vite. J’espère qu’on ne sera pas confronté à la même chose et que tout le monde reviendra à la raison", a commenté celui qui était alors procureur de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

Alors que Rémy Heitz lui succède à la Cour de Cassation, François Molins a tenu à adresser "ses voeux les plus sincères de réussite, de courage et d'idéal" aux acteurs de la justice, comme il l'écrit sur Twitter.

Article original publié sur BFMTV.com