Après les élections sénatoriales 2023, ces détails qui montrent que Les Républicains ont perdu des plumes

Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, photographié à Matignon le 3 juillet (illustration).
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, photographié à Matignon le 3 juillet (illustration).

POLITIQUE - Sur le papier, inutile de refaire le match. À l’issue des élections sénatoriales de ce dimanche 24 septembre, ce sont bien Les Républicains qui sont ressortis vainqueurs, et de loin. Mais certains détails ont de quoi donner à cette victoire un goût amer. Car, dans les couloirs feutrés du Palais du Luxembourg, Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, accuse quelques pertes lourdes de sens.

Ce jeudi 28 septembre, Public Sénat rapporte que le sénateur Édouard Courtial (réélu dimanche dans l’Oise) claque la porte du parti de droite pour rejoindre le groupe Union centriste, où siègent les sénateurs du MoDem. Ancien secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger sous Nicolas Sarkozy, l’élu n’avait pas fait campagne sous les couleurs LR et plaidait pour un rapprochement avec l’exécutif.

Mais il n’est pas le seul sénateur à dire au revoir au parti présidé par Éric Ciotti. Mardi 26 septembre, c’est la sénatrice LR de l’Essonne, Laure Darcos, qui annonçait son départ, cette fois pour rejoindre le groupe des Indépendants, dirigé par le sénateur Horizons (le parti d’Édouard Philippe) Claude Malhuret. L’ancien Premier ministre doit savourer.

Perte sèche

Une démission lourde sur le plan symbolique, puisque l’intéressée, qui rallie donc un groupe soutenant Emmanuel Macron, était par ailleurs présidente de la fédération LR de son département. « Le groupe LR restera, de très loin, le premier groupe de la majorité sénatoriale. Nous serons sans doute plus de 130, ce qui, par les temps qui courent, est une performance, car en 2020, le paysage politique était beaucoup moins éclaté », se rassure dans Le Figaro Bruno Retailleau.

Reste qu’au-delà de ces défections, il y a une réalité arithmétique difficile à cacher pour la droite sénatoriale. Le groupe présidé par Bruno Retailleau remettait en jeu 65 sièges. Or, il a annoncé le chiffre de 53 sénateurs élus ou réélus à l’issue du scrutin. Ce qui, mathématiquement, constitue une perte sèche de 12 sénateurs. On a connu victoires plus éclatantes.

Auprès du HuffPost mercredi, un ministre familier de la carte électorale voyait dans ces résultats « un signal inquiétant » pour le parti de droite. « Regardez dans les Yvelines, où Gérard Larcher visait le grand chelem, c’est-à-dire six sénateurs sur six. Non seulement il a échoué, mais en plus ils perdent un sénateur, puisqu’ils passent de 5 à 4 dans ce département. On parle bien des Yvelines, le fief éternel de Gérard Larcher, le président du Sénat. Si même là ils encaissent des pertes… », décryptait notre interlocuteur, jugeant que ces résultats en demi-teinte ont pour effet de « desserrer l’étau sur l’Assemblée nationale ».

Autrement dit, de calmer les velléités de censure des troupes de droite au Palais Bourbon et de faciliter les discussions entre la droite et l’exécutif. Hasard (ou non) du calendrier, le gouvernement et Les Républicains ont trouvé ce jeudi un accord sur la conditionnalité du versement du RSA en discussion à l’Assemblée nationale. Comme dirait Édouard Philippe, « la poutre travaille ».

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