Après l’attaque de l’Iran, Israël promet une « riposte » et évoque enfin la frappe du 1er avril à Damas

Si la guerre à Gaza reste l’objectif principal d’Israël, son armée n’a pas exclu une « riposte » contre l’Iran après son attaque directe sur le sol israélien dans la nuit de samedi à dimanche.
MENAHEM KAHANA / AFP Si la guerre à Gaza reste l’objectif principal d’Israël, son armée n’a pas exclu une « riposte » contre l’Iran après son attaque directe sur le sol israélien dans la nuit de samedi à dimanche.

INTERNATIONAL - Une riposte annoncée et un semblant d’explications sur la frappe du 1er avril. Lors d’une allocution devant des soldats israéliens sur une base touchée par une frappe iranienne, le chef d’État-major de l’armée israélienne s’est exprimé sur le désir de « riposte » de l’État hébreu après l’attaque inédite de l’Iran sur son sol.

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Ainsi, Herzi Halevi a promis ce lundi 15 avril qu’Israël aillait prochainement « riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisières et drones » lancés par l’Iran durant le week-end. Un message en contradiction totale avec les appels à éviter une escalade régionale au Moyen Orient, où la guerre à Gaza fait rage depuis plus de six mois.

Prenant la parole peu après, le porte-parole de l’armée Daniel Hagari a affirmé qu’une attaque contre l’Iran était clairement envisagée. Mais il est resté très vague sur sa mise en œuvre. « Nous le ferons à l’occasion et au moment que nous choisirons », a-t-il indiqué.

Pour prouver sa détermination et l’impact modéré de l’attaque iranienne, l’armée israélienne a encore bombardé la bande de Gaza de lundi. Une manière de montrer que les événements du week-end ne feront pas dévier l’État hébreu de ses objectifs face au Hamas, un allié de l’Iran.

Washington n’aidera pas à riposter

Principal allié d’Israël, les États-Unis ont quant à eux minimisé la portée de l’attaque iranienne ce lundi. « Cette attaque a échoué parce qu’Israël, les États-Unis et une coalition d’autres partenaires engagés envers la sécurité d’Israël l’ont fait échouer », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby. Il a ensuite coupé court aux rumeurs d’une attaque volontairement ratée et uniquement destiné à embraser la région. « C’est catégoriquement faux », a-t-il lâché.

Joe Biden s’est quant à lui chargé de réclamer un nouveau « cessez-le-feu » à Gaza, « qui ramènera les otages à la maison et empêchera le conflit de s’étendre plus qu’il ne l’est déjà ». Mais en cas de réplique israélienne directe, sur le sol iranien, Washington affirme qu’il n’y participerait pas avec son allié israélien.

« Nous ne cherchons pas l’escalade mais nous continuerons à défendre Israël et à protéger nos effectifs dans la région », a répété le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est adressé directement à la communauté internationale en lui demandant de « rester unie » face à l’Iran « qui menace la paix mondiale ».

Une revendication inédite

L’occasion pour l’État hébreu de revenir sur l’origine de cet embrasement avec le voisin iranien. Car les centaines de missiles et drones tirés par Téhéran dans la nuit de samedi à dimanche étaient déjà une forme de représailles après l’attaque meurtrière contre son consulat à Damas, en Syrie, le 1er avril. Cette frappe avait immédiatement été imputée à l’armée israélienne par l’Iran et la Syrie.

Mais de manière inédite, Daniel Hagari a indirectement confirmé que la frappe était d’origine israélienne en indiquant que cette attaque contre le consulat iranien ciblait des « terroristes » engagés contre Israël. « Les personnes tuées à Damas étaient des membres de la force Quds. Il s’agit de personnes engagées dans le terrorisme contre l’État d’Israël ».

« Parmi ces agents terroristes se trouvaient des membres du Hezbollah et des aides iraniens. Il n’y avait pas un seul diplomate que je sache. Je n’ai connaissance d’aucun civil qui ait été tué dans cette attaque », a ajouté le porte-parole israélien au sujet de cette frappe qui avait fait 16 morts, dont sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran.

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