Après des années de négociations, le Parlement européen approuve un nouveau “pacte migratoire”

Décrivant la tension qui entourait ce vote quelques heures avant que celui-ci ne commence, la correspondante à Bruxelles du quotidien britannique The Guardian s’exprimait en ces termes : “Après huit ans d’impasse et de compromis, la montée de l’extrême droite en Europe a poussé les dirigeants de l’Union européenne [UE] à réformer les lois incohérentes du bloc sur l’immigration. Pourtant, le résultat final est encore incertain.” À ce moment-là, l’ensemble de la presse internationale se demandait si le “pacte migratoire” de l’UE allait enfin être approuvé par le Parlement européen. La réponse est oui.

Le mercredi 10 avril, “l’histoire a été écrite”, selon les mots de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui a ainsi commenté l’approbation de ce texte législatif composé de neuf règlements et d’une directive, décrit comme “en équilibre entre solidarité et responsabilité”.

Le chemin pour arriver à ce “deal” fut en tout cas très long, puisque les négociations pour modifier la politique migratoire de l’UE avaient déjà débuté lors de la précédente législature. Finalement, il aura fallu encore plus de trois ans pour que l’Union européenne parvienne à un accord, depuis le moment où la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait présenté sa première proposition de réforme des règles migratoires, le 23 septembre 2020.

Procédure de “filtrage”

Néanmoins, le pacte a finalement été approuvé et va notamment fixer de nouvelles règles concernant l’arrivée des demandeurs d’asile sur le sol européen, rapporte Le Soir, qui décrit le fonctionnement du mécanisme approuvé.

“Toutes les personnes migrantes sans titre de séjour seront d’abord soumises à une procédure de ‘filtrage’ obligatoire”, qui pourra durer jusqu’à une semaine, explique le quotidien belge. Pendant ce temps, ces personnes seront détenues dans des centres d’accueil spécifiques (dont le nombre devra être multiplié selon les dispositions prévues dans le pacte).

Procédure “classique” et “accélérée”

Une fois ce premier “filtrage” effectué, “les personnes seront ensuite orientées vers une procédure d’asile – classique ou accélérée – ou renvoyées dans leur pays d’origine ou de transit, dit ‘sûr’”, note le journal francophone. Si la procédure classique prévoit une demande à effectuer à l’intérieur du pays d’arrivée, ceux qui seront renvoyés vers une procédure accélérée devront rester dans le centre le temps de l’étude de leur dossier : c’est-à-dire pendant douze semaines maximum. Cette procédure accélérée s’appliquera notamment “aux demandeurs venant de pays où le taux de reconnaissance du droit d’asile est faible (moins de 20 % des demandes acceptées)”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :