Apprendre l’empathie à l’école, une garantie de réussite
« Il existe un angle mort dans l'éducation, et l'on a tout intérêt à y travailler ! » Initiée par le professeur d'économie à HEC Paris Yann Algan, une nouvelle étude (publiée en août dernier dans la prestigieuse revue internationale American Economic Review), menée conjointement avec l'université de Montréal, révèle que former les enfants à des compétences sociocomportementales favorise considérablement leur insertion économique et sociale à l'âge adulte.
Première à établir un lien entre compétences non cognitives et retombées socio-économiques, l'étude est lancée au début des années 1980 afin d'observer les problèmes de comportement de petits garçons (de 7 à 9 ans) issus de quartiers défavorisés de Montréal – soit identifiés comme les plus à risque de violences et de décrochage scolaire.
Deux cent cinquante d'entre eux bénéficient ainsi, durant deux ans, d'un accompagnement « en matière de compétences sociales et de maîtrise de soi » (coopération, empathie, autodiscipline, persévérance…), explique le professeur Algan. Quand un second groupe subit, lui, le traitement habituel réservé, à l'époque, aux élèves « perturbateurs » (isolement dans le couloir, envoi dans le bureau du directeur…).
+ 30 % de chances de suivre des études
Trente ans plus tard, les résultats (observés via les dossiers scolaires et administratifs/fiscaux de ce panel devenu adulte) démontrent un impact de long terme sur la vie que mènent ces premiers et révèlent des chiffres très encouragean [...] Lire la suite