Apple peut-il révolutionner l’écoute de la musique classique ?

“Jusqu’à présent, utiliser un service de streaming pour la musique classique revenait à jouer du cor anglais les yeux bandés. Il était impossible de naviguer et ce qu’on écoutait était décevant”, considère The Daily Telegraph. C’est donc avec curiosité que le quotidien britannique attend le lancement, prévu le 28 mars, d’Apple Music Classical, “un service de streaming et une appli qui proposeront le plus grand catalogue de musique classique du monde”. Soit cinq millions de morceaux au total.

Pour l’instant, ce sont le rock, la pop et surtout le hip-hop qui règnent en maître sur le secteur du streaming. La croissance de celui-ci “a été portée par la génération Z et les milléniaux, qui préfèrent Bad Bunny à Bach et pensent que Chopin est une marque de prêt-à-porter”, poursuit The Daily Telegraph, sans craindre l’ironie facile.

Trois obstacles à surmonter

Le classique, lui, ne compte que pour “1 % de toute la musique proposée en streaming”, prévient The Daily Telegraph, publié à Londres et étiqueté à droite. Pour augmenter cette part de marché, le nouveau service proposé par Apple devra surmonter trois obstacles, ainsi présentés par le journal :

  • Le référencement, plus compliqué que pour un tube de pop. “Les utilisateurs doivent pouvoir rechercher par compositeur, orchestre, soliste, chef d’orchestre, label et interprétation. Il existe 1 658 enregistrements de la cinquième symphonie de Beethoven, selon le site Discogs. Par où commencer ?”

  • La rétribution des interprètes. Un artiste pop touche de l’argent chaque fois qu’un de ses morceaux est écouté durant au moins trente secondes. “Mais un seul mouvement de symphonie peut durer une demi-heure. La rémunération au morceau ne suffira pas. Les orchestres ont besoin de manger.”

  • La qualité du son. Les mélomanes composent un public exigeant. “Avec le classique, la qualité sonore a toute son importance.

The Daily Telegraph suppose qu’Apple a les atouts pour reproduire le succès du service de streaming allemand Idagio, mais à une échelle et pour un public autrement plus vastes. Selon le journal, cela reviendrait à lancer “une révolution dans la musique classique”, c’est-à-dire à provoquer “un rééquilibrage bienvenu du secteur de la musique”, en redonnant davantage de visibilité à la musique classique et à l’opéra. Sans bémol à la clé.

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