Apologie du terrorisme: trois ans d'emprisonnement pour un Breton radicalisé en prison

Illustration - AFP
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Le tribunal correctionnel de Lille a condamné lundi à trois ans d'emprisonnement ferme, pour apologie du terrorisme en récidive, un trentenaire breton converti à l'islam en prison et qui avait appelé au jihad sur un forum Telegram quelques mois après sa libération.

Le parquet avait requis sept ans d'emprisonnement, en comparution immédiate le 10 octobre, contre cet homme de 33 ans qui est ainsi condamné pour la douzième fois. Son enfance chaotique a été suivie d'une série d'allers-retour en prison et il est passé de la petite délinquance à la radicalisation violente.

L'avocat de la défense, Me François des Minières, avait demandé au tribunal de ne pas renvoyer son client, Julien Le Prado, derrière les barreaux, afin qu'il poursuive le "long chemin" de déradicalisation entamé à sa sortie fin 2021, après une peine de 7 ans pour avoir tenté d'aller combattre en Syrie.

Le tribunal correctionnel l'a condamné à trois ans de prison, suivis de 7 ans de suivi socio-judiciaire, soulignant "ses antécédents" et "sa dangerosité": "le prévenu croit ce qu'il dit et paraît prêt à passer des mots aux actes", a fait valoir le tribunal.

Tentative d'aller en Syrie

Né à Paimpol, délaissé par sa mère, il a été condamné dès ses 16 ans pour des vols, menaces ou recel. Après des violences conjugales avec armes, il a effectué à partir de 2012 son premier long séjour en prison, au cours duquel il s'est converti à un islam particulièrement radical au contact de détenus.

Peu après sa libération, il a de nouveau été arrêté, en même temps que quatre hommes et une femme, pour avoir tenté d'aller combattre en Syrie.

Condamné à sept ans, il est sorti en décembre 2021, avec l'accompagnement d'une association pour se réinsérer. Mais en août, il publiait sur le groupe Telegram d'un idéologue intégriste musulman une série de messages qui attiraient l'attention de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), entraînant son arrestation le 1er septembre.

Barbe sans moustache, il avait reconnu lors de l'audience être l'auteur des publications visées, indiquant qu'il n'avait "pas vraiment changé" de convictions mais qu'il s'agissait "juste d'une discussion".

"J'ai parlé de combattre, il y a des musulmans qui souffrent, il faut leur venir en aide", avait-il insisté, citant Rohingyas ou Ouïghours. "À aucun moment je ne dis aux gens de faire des attentats suicides", avait-il martelé, écartant tout lien avec des groupes jihadiste.

Article original publié sur BFMTV.com