Antisémitisme : à Auschwitz, le tourment et les questions

La délégation de l'Association juive européenne (EJA) lors de sa visite du camp d'Auschwitz-Birkenau (Pologne), le mardi 23 janvier 2024.   - Credit:Yoav Dudkevitch
La délégation de l'Association juive européenne (EJA) lors de sa visite du camp d'Auschwitz-Birkenau (Pologne), le mardi 23 janvier 2024. - Credit:Yoav Dudkevitch

La vidéo d'un sergent-chef de l'armée israélienne, Aner Shapira, relançant héroïquement sept grenades lancées par les terroristes dans l'abri où il s'était retranché avec d'autres participants au festival Nova. Une table ornée de fleurs laissée vide lors du dîner de gala en hommage aux otages du Hamas. Le souvenir du 7 octobre imprègne le colloque sur l'antisémitisme organisé à Cracovie, ces 22 et 23 janvier, par l'Association juive européenne à l'occasion de la commémoration annuelle de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau (27 janvier 1945).

Une tristesse sans fond flotte dans les couloirs de cet hôtel Hilton sans âme qui accueille des dirigeants d'hier et d'aujourd'hui, de Manuel Valls à l'ancien chef de l'État israélien Reuven Rivlin en passant par Elon Musk, le temps d'une apparition éclair.

À LIRE AUSSI « À chaque génération de juifs, il y a des antisémites, mais le judaïsme survit toujours »

Car le tourment suscité par les massacres du Hamas vient s'ajouter à un autre, à jamais incrusté sur les rives de la Vistule : celui du million de juifs qui ont trouvé la mort dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, à 70 kilomètres de Cracovie, sa place du Marché médiévale et le plafond bleu étoilé de sa basilique Sainte-Marie. Ce vertige de voir l'Histoire se répéter, bien des orateurs le confieront au micro, avec un chagrin mêlé de désarroi. « Il y a 79 ans, à la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, nous avons inventé ce slogan : “Plus jamais ça”, rappelle l [...] Lire la suite