Anthony Delon : 40 ans de guerre larvée avec son père

Alain Delon et Anthony Delon le 10 septembre 2021 lors des funérailles de Jean-Paul Belmondo.  - Credit:Sébastien Muylaert / MAXPPP
Alain Delon et Anthony Delon le 10 septembre 2021 lors des funérailles de Jean-Paul Belmondo. - Credit:Sébastien Muylaert / MAXPPP

Il se défend de lui ressembler, et pourtant… Même fierté, même caractère de feu, même énergie dévorante, même goût pour la solitude… Sans oublier ce parfum de scandale, ces embrouilles avec la justice, sa réputation de tombeur qui date de son idylle avec Valérie Kaprisky, sa fille cachée Alyson qu'il finit par reconnaître – contrairement à son père, qui n'acceptera jamais Ari Boulogne –, et cette passion pour le cinéma, tout droit héritée de Delon. Anthony, 59 ans, est bien le fils de son père, l'aîné du clan, « de la race des seigneurs », comme ne cessait de lui répéter le Samouraï quand il était môme. Sauf que vivre et grandir dans l'ombre d'un tel géant n'est jamais simple. Et Anthony n'a jamais cessé de panser ses plaies et de rugir pour exister.

Tout commence pourtant par un conte de fées : coup de foudre entre Alain et Nathalie, mariage en 1964, naissance d'Anthony, l'héritier, celui qui prolongera la dynastie. Delon est fier, il l'aime comme un fou, l'emmène parfois sur les tournages, le petit Anthony navigue entre fiction et réalité, son père est son héros absolu. Jusqu'au moment où le divorce avec Nathalie agit comme un poison : pour Delon, c'est l'échec, celui qu'il a vécu avec ses propres parents et son fils vient malgré lui réveiller de vieux fantômes… « Rejeté dans son enfance par ses parents, abandonné et mal aimé, il reproduisait à sa manière, avec sa violence à lui, le traumatisme vécu », analysera avec recul Anthony dans son livre autobiogr [...] Lire la suite