Annie Ernaux reçoit les honneurs d’Arte et... de New York

Annie Ernaux, « Les années Super 8 »
Les Fillms Pelleas Annie Ernaux, « Les années Super 8 »

CINÉMA - À peine nommée prix Nobel de littérature 2022, Annie Ernaux s’est déjà envolée pour New York. Étudiée et traduite de l’autre côté de l’océan depuis une trentaine d’années, l’écrivaine française a, ce lundi 10 octobre, été reçue sous les applaudissements au centre culturel français, à l’occasion du New York Film Festival.

L’autrice des Années est venue y présenter Les années Super 8, un documentaire réalisé avec son fils David Ernaux-Briot et projeté, pour la première, lors du dernier Festival de Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs.

Le film, dont la sortie au cinéma est fixée au 14 décembre, suit Annie Ernaux et sa famille au tournant des années 1970, après l’acquisition en 1972 d’une caméra Super-8. Les images muettes et en couleurs commentées par la star de la littérature française la suivent dans son quotidien d’époque de jeune maman à Annecy, alors prof de lettres dans un collège.

On la voit de retour des courses, à Noël, aux sports d’hiver, mais aussi en voyage en Albanie ou au Chili. Derrière l’image lisse de la femme qu’elle laisse paraître devant la caméra, Annie Ernaux écrit en secret son premier roman autobiographique, Les armoires vides. Il sera publié en 1974 chez Gallimard.

Découvrez ci-dessous la bande-annonce :

« En donnant ainsi sens à ce défilement d’images muettes, elle convoque et revisite une décennie qui fut déterminante dans sa vie, celle de son émancipation en tant que femme et en tant qu’écrivaine », commente Arte, dans le descriptif du long-métrage d’ores et déjà disponible sur sa plateforme numérique. Il le sera jusqu’au 31 octobre.

Standing ovation

Ce lundi, au moins 300 personnes, dont une majorité de femmes, l’ont ovationnée debout au cours de la soirée organisée à la Villa Albertine de New York, sur la prestigieuse 5e Avenue le long de Central Park.

« Je suis absolument nourrie de littérature depuis l’enfance. Le plus loin que je cherche je sais que la lecture, que les livres font partie de ma vie. J’ai rêvé ma vie d’abord avec les livres », a déclaré Annie Ernaux, dont l’œuvre, qui dissèque les bouleversements de la société française, le poids des classes sociales et les passions amoureuses depuis l’après-guerre, continue de marquer les lecteurs et lectrices au-delà de nos frontières.

Elle s’est vue « chaleureusement » remerciée par une jeune femme dans l’assemblée, précise l’AFP, pour l’avoir fait « entrer en féminisme », notamment grâce à la lecture de son roman autobiographique sur l’avortement, L’événement. « C’est pour moi merveilleux, porteur, parce que je ne me sens pas responsable de cet effet que mes livres font sur la jeune génération », lui a répondu, tout sourire, l’autrice octogénaire.

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