Anne Hidalgo s’en prend à la "figure patriarcale insupportable" de Jean-Luc Mélenchon

Après la position de Jean-Luc Mélenchon sur les attaques menées par le Hamas en Israël, la maire socialiste de Paris appelle sa famille politique à « cesser la mésalliance » avec la France Insoumise.

Anne Hidalgo n’a « pas de leçons à recevoir du patriarcat » et le patriarcat, dans cette histoire, s’appelle Jean-Luc Mélenchon. Dans une interview accordée au Parisien ce mardi 10 octobre, la maire socialiste de Paris étrille son ancien adversaire de la présidentielle et le rend responsable des difficultés de l’alliance des gauches.

« J’espère qu’il y aura un jour un chemin pour la gauche, une gauche et des écolos qui se mettront ensemble. Mais jusqu’à présent tout est empêché par le surplomb de cette figure patriarcale insupportable de Jean-Luc Mélenchon », tance Anne Hidalgo.

Cette saillie s’appuie sur les déclarations de Jean-Luc Mélenchon après les attaques perpétrées par le Hamas en territoire israélien, samedi 7 octobre. Elles ont déclenché une avalanche de critiques dans la classe politique, y compris au sein de la NUPES (ainsi, par la suite, qu’au Crif).

« Ses positions contre Israël et son refus de condamner l’organisation terroriste Hamas sont insoutenables », postait Anne Hidalgo le 9 octobre - dans un contexte où l’élue socialiste et le fondateur de la France Insoumise entretiennent des relations détestables depuis des années.

« Il n’a pas condamné l’attaque du Hamas, il renvoie dos à dos une démocratie et des terroristes. Et même si je suis évidemment très critique vis-à-vis de Benyamin Netanyahou, la non-condamnation de ces attentats est inacceptable », persiste la maire de Paris dans Le Parisien ce mardi.

Hidalgo appelle le PS à sortir de la NUPES

Ceci alors qu’au sein des alliés de la NUPES, la position de Jean-Luc Mélenchon crispe. Jérôme Guedj, socialiste pourtant des plus favorables à l’alliance, a estimé que la « question » de rester dans la coalition « se posait », lors d’un entretien dimanche 8 octobre sur la Radio de la communauté juive (RCJ).

Sur LCP à l’issue des questions au gouvernement ce mardi, la députée socialiste du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault a annoncé que son groupe suspendait ses travaux parlementaires sur le budget au sein de l’intergroupe NUPES. Une première pour l’alliance, qui s’était toujours flattée de réussir à travailler ensemble dans l’hémicycle.

C’est dans ce contexte que la maire de Paris, anti-NUPES notoire, appuie : « Maintenant, il vous faut quoi de plus ? On nous a expliqué qu’il fallait s’allier avec Mélenchon après la présidentielle alors qu’il avait déjà tenu des propos inadmissibles sur l’Ukraine, sur les Ouïghours, sur la Chine. (...) Il faut que du côté du Parti socialiste, maintenant, on arrête. Il faut cesser cette mésalliance », réclame-t-elle.

Elle revient notamment sur l’affaire Quatennens et les propos de Jean-Luc Mélenchon, accusé de minimiser les faits de violences conjugales. « Vingt ans de régression dans le combat féministe ! » s’insurge l’édile qui reproche à la direction de son parti de n’avoir « même pas été capables de trouver les mots forts à l’époque pour condamner cela. »

Jean-Luc Mélenchon « a passé l’âge d’empêcher un peuple de gauche qui a envie de porter des idées, généreuses, démocratiques, humanistes. Je n’ai pas de leçon à recevoir du patriarcat », continue la socialiste dans Le Parisien.

Elle se montre aussi particulièrement sévère envers le Premier secrétaire Olivier Faure qui « croit qu’il pourrait être le fils légitime de Mélenchon quand celui-ci quitterait la France insoumise. » « Olivier Faure emmène tout le monde dans le mur », poursuit-elle, estimant que « le courage n’est pas (son) apanage ».

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