Animes, otakus, cosplay : la Jordanie a aussi ses fans de mangas japonais

“À sept heures du soir, ‘Zoldyck’ et ‘Yagami’ se sont retrouvés rue Salma Al-Lawzai à Amman et se sont mis en route pour l’Anime Village, pour y retrouver ‘Ryuzaki’.” Il ne s’agit pas d’erreurs typographiques, mais bien “de trois jeunes Jordaniens”, écrit le site panarabe Raseef22. Ces derniers sont “fascinés, comme des milliers de jeunes Arabes, par les animes japonais, au point d’utiliser les noms de leurs héros”.

Yagami et Ryuzaki sont, en effet, les personnages principaux du manga et du dessin animé japonais Death Note, et Zoldyck le nom de famille d’un des personnages principaux de Hunter X Hunter – deux des animes les plus populaires dans le monde.

“La passion pour l’anime augmente tous les jours en Jordanie”, écrit Raseef22, ce qui a poussé Mouder Yassine et un groupe d’amis à ouvrir le café Anime Village à Amman en juillet dernier. “Nous avons désormais notre lieu à nous, se félicite-t-il. Ce qui m’importe, c’est d’être au service des jeunes de ce pays qui ont le droit d’avoir un endroit où ils peuvent être heureux sans avoir honte de regarder des animes.”

En plus de ce café, les fans jordaniens de mangas ont aussi leurs groupes sur les réseaux sociaux (comme “Anime Lovers in Jordan”) et leur magasin en ligne où ils peuvent acheter figurines, affiches ou autres objets autour de la culture manga.

Se déguiser en son personnage préféré

Certains de ces fans poussent leur passion plus loin, plus précisément vers le cosplay – contraction de costume et de play –, qui consiste à jouer le rôle d’un personnage de manga en imitant son apparence.

Or, comme l’écrit Raseef22, “dans certaines cultures on ne regarde pas l’autre dans la rue, on y est libre de choisir ses vêtements, son apparence. Dans le monde arabe, les choses sont plus complexes […]. S’adonner au cosplay n’est pas du tout quelque chose de facile.”

Mohammad Jadallah, 24 ans, ou “Kakashi” – du nom d’un personnage de l’univers du manga Naruto –, comme l’appellent ses amis, est l’un de ces Jordaniens passionnés de cosplay. Initié aux dessins animés japonais à l’âge de 14 ans, il a rejoint le club otaku – qui désigne les fans de culture japonaise – de son université, dont certains événements ont attiré jusqu’à un millier de personnes. Malgré certaines moqueries ou regards méprisants, il continue à se grimer en personnage de manga.

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