Angleterre-France à Twickenham pour briser une vieille malédiction

Avant la Coupe du monde 2019, l’Angleterre avait assommé les partenaires de Romain Ntamack (44-8) dans le Tournoi des Six Nations. Ce samedi les Bleus auront à cœur de briser cette malédiction dans le jardin du XV de la Rose.
Avant la Coupe du monde 2019, l’Angleterre avait assommé les partenaires de Romain Ntamack (44-8) dans le Tournoi des Six Nations. Ce samedi les Bleus auront à cœur de briser cette malédiction dans le jardin du XV de la Rose.

RUGBY - Avec le « crunch », les Français tiennent enfin leur chance de croquer les Anglais dans leur jardin. Pour cette quatrième et avant-dernière journée du Tournoi des Six Nations ce samedi 11 mars à Twickenham, le choc Angleterre-France vaut cher, tant les deux équipes jouent gros dans cette rencontre avant la Coupe du monde 2023 organisée en France.

Toujours en lice pour un deuxième titre d’affilée dans le Tournoi des Six Nations, le XV de France croit toujours en ces chances de victoire finale. Et même si l’Irlande profite d’un boulevard pour réaliser le Grand Chelem, les Français auront à cœur de briser une fâcheuse habitude en terres anglaises, où elle ne gagne (presque) jamais avant une Coupe du monde. Et c’est encore plus vrai depuis l’instauration des Six Nations en 2000.

Quant aux Anglais, en perte de vitesse depuis quelques années, ils jouent leur renaissance dans ce tournoi suite au départ de l’entraîneur Eddie Jones en fin d’année 2022. Une génération en pleine reconstruction s’avance même si elle a encore beaucoup à prouver après une année 2022 famélique. Avant ce « Crunch », Anglais et Français affichent le même nombre de points, avec toutefois un léger avantage au goal-average pour le voisin anglais.

La bête noire

Cinq défaites de rang. Voilà le bilan actuel du XV de France à Twickenham lors d’une année de Coupe du monde au XXIe siècle. Un triste tableau à l’extérieur pour la France qui pourrait donc profiter d’une Angleterre moins affûtée pour laver l’affront face à son éternel rival, généralement transcendé quand il joue dans son « temple du rugby ».

En 2003, en 2007, en 2011, en 2015 et en 2019, la France a toujours buté sur l’Angleterre à domicile avant de jouer une Coupe du monde. Pire encore, la dernière défaite française, en 2019, avait été une raclée pour les Bleus (44-8), quelques mois avant une finale anglaise dans la Coupe du monde au Japon.

Pour les Bleus, une défaite dans le tournoi des Six Nations à Twickenham est aussi synonyme d’élimination en Coupe du monde, comme ce fut le cas en 2003 et 2007. Amplifiant encore davantage le statut de bête noire du XV de la Rose pour des Français qui courent encore après leur premier titre mondial.

Dernier chiffre pour attester de la domination anglaise à domicile contre les Bleus : la dernière victoire française à Twickenham durant un Six Nations remonte au 13 février 2005, soit 18 ans de disette. Ce que rappelait à juste titre Gaël Fickou à quelques jours du match. « Tout est possible. On sait que c’est une grosse équipe, que c’est toujours compliqué d’aller gagner là-bas. La preuve, ça fait dix-huit ans. Ça ne va pas être simple », anticipait le centre du Racing 92, qui s’attend d’ailleurs à « une ambiance de dingue ».

En 2005, lors du dernier succès français en Angleterre dans le Tournoi des Six Nations, la France comptait dans ses rangs de grands noms du rugby tricolore : Yannick Nyanga, Julien Bonnaire ou encore William Servat, aujourd’hui entraîneur des avants du XV de France.
En 2005, lors du dernier succès français en Angleterre dans le Tournoi des Six Nations, la France comptait dans ses rangs de grands noms du rugby tricolore : Yannick Nyanga, Julien Bonnaire ou encore William Servat, aujourd’hui entraîneur des avants du XV de France.

Une malédiction pas si terrible

Malgré ces chiffres peu encourageants pour les Bleus en période de Coupe du monde, la France peut toutefois se souvenir qu’en 2011, la défaite face à l’Angleterre n’avait pas empêché les Bleus de dérouler lors de la Coupe du monde.

Cette année-là, le XV de la Rose s’était une fois de plus imposé à Londres (17-9). Pour autant, les Bleus avaient su réagir en test-match en battant les Anglais à domicile au mois d’août 2007. Mieux encore, en fin d’année 2019 à l’Eden Park d’Auckland, la France avait su trouver les armes pour se défaire de l’équipe de Jonny Wilkinson (12-19) en quart de finale.

Signe que perdre en Angleterre en période de Mondial ne fait pas tout, la France avait ensuite joué la troisième finale de Coupe du monde de son histoire (1987, 1999, 2011).

Le XV du Coq s’avance donc avec des ambitions en terres anglaises, mais sans la belle confiance accumulée lors de sa série de 14 victoires, finalement stoppée nette par l’Irlande lors de la deuxième journée des Six Nations 2023. « On n’a jamais gagné là-bas (sous l’ère Galthié, ndlr), ce sera un gros défi : si on perd, c’est fini, donc on va le préparer comme une finale. C’est le match le plus important », a d’ores et déjà annoncé le deuxième ligne du XV de France, Paul Willemse.

Briser cette série d’invincibilité anglaise sur ses terres permettrait de refaire le plein de confiance pour entamer au mieux le Mondial, que les Bleus inaugureront lors d’un match d’ouverture de rêve face aux All Blacks, le 8 septembre au Stade de France.

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