Andréa Bescond juge l’inaction d’Emmanuel Macron contre les violences faites aux femmes et aux enfants

VIOLENCES - « Emmanuel Macron est un mytho. » Les mots d’Andréa Bescond ont résonné à l’Assemblée nationale, ce jeudi 9 février, lors de la cinquième édition des trophées médiaClub’Elles. Un prix qui récompense les femmes et les hommes ayant œuvré pour une meilleure représentation des femmes dans les médias, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

L’autrice et réalisatrice a reçu des mains d’Hélène Devynck le trophée d’honneur pour son engagement contre les violences faites aux femmes et aux enfants, et son téléfilm À la folie diffusé sur M6. Des violences qu’elle préfère qualifier de « violences masculines ». « Qui fait du mal aux femmes et aux enfants ? Ce ne sont pas les femmes et les enfants, ce sont les hommes », souligne Andréa Bescond au début de son discours de remerciement.

Dans ce dernier, elle revient sur les viols dont elle a été victime enfant et avoue être relativement en paix avec son histoire. Mais elle déclare « avoir beaucoup de colère par rapport à l’inaction » politique. « Aujourd’hui, c’est 18 enfants violés chaque heure en France d’après les chiffres de la Ciivise. La Ciivise qui est créée depuis deux ans, qui envoie des préconisations sur le bureau des ministres de Justice et compagnie, […] ces personnes-là regardent les dossiers et il ne se passe rien. Ces préconisations ne sont jamais mises en place », fustige l’autrice d’Une simple histoire de famille, paru chez Albin Michel.

Quelques heures plus tôt, une proposition de loi de la députée PS Isabelle Santiago visant « à mieux protéger et accompagner les enfants victimes et co‑victimes de violences intrafamiliales » et à retirer automatiquement l’autorité parentale d’un parent auteur de violences a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale.

« Maintenant, il faut que l’on nous écoute »

« J’en veux beaucoup à Monsieur Macron, confie Andréa Bescond, devant Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. Depuis 2017, il a tout eu. Il a eu Me Too, il a eu tous nos témoignages. Entre Camille Kouchner, Vanessa Springora, toutes les personnes qui ont témoigné étant victimes de PPDA… Enfin, on est tellement nombreuses et nombreux à avoir témoigné de ces violences. »

Le matin même, elle avait traité le président de la République de « mytho » dans les colonnes du Parisien. « Chose que je pense vraiment en plus, c’est sincère, insiste-t-elle. Ça fait super plaisir de le dire à l’Assemblée : Emmanuel Macron est un mytho. »

Andréa Bescond finit par interpeller Yaël Braun-Pivet, lui demandant de faire entrer la prévention contre les violences faites aux femmes et aux enfants, dans les programmes scolaires. « Ça fait des années que je suis un peu sur le terrain, que je suis allée voir en politique, et que j’ai vu que c’était bouché. Et qu’encore une fois, on a accouché de choses qui n’étaient vraiment pas à la mesure du fléau, vraiment pas à la hauteur », dit-elle.

« On parle, on parle, on parle. Maintenant, il faut que l’on nous écoute », conclut la militante féministe.

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